Jean Goychman – Primaires de la droite : un entre soi très élitiste
Nous avons vécu le 13 octobre sur TF1 une véritable réplique de l’émission « Au théatre ce soir ». Je ne sais pas qui était à l’origine des décors et des costumes, mais question texte, c’était pas terrible. A vrai dire, on s’est ennuyé ferme. Au bout de quelques minutes, je me suis demandé s’il existait un lien commun, familial ou autre, entre tous ces gens qui prenaient la parole de façon cadencée et chronométrée.
En règle générale, lorsqu’on fait acte de candidature à quelque chose, on commence par se présenter. Du moins lorsqu’on d’adresse à des gens qu’on ne connaît pas, ce qui doit être le cas de la majorité des téléspectateurs. Là, tous les intervenants ont supposé qu’ils étaient universellement connus. Une petite exception cependant pour Jean Philippe Poisson, qui nous a dit qu’il venait du monde du travail et de l’entreprise.
Mais les autres ? Qui sont-ils réellement ? Bien sûr, ils ont façonnés une image, se sont mis dans la peau d’un personnage, comme le font les acteurs, mais au niveau de l’individu, qui sont-ils réellement ?
Nous savons que Nicolas Sarkozy a été Président de la République, Alain Juppé et François Fillon tous les deux premier ministre, NKM, Jean François Coppé et Bruno Lemaire ont occupé des postes ministériels, mais c’est à peu près tout. C’est devenu une sorte de manie chez moi, j’aime bien savoir comment nos dirigeants passés, présents et futurs sont rentrés dans le cénacle politique. La plupart d’entre eux sont très discrets la dessus. Il y a belle lurette que je ne crois plus, du moins pour ceux qui aspirent aux fonctions suprêmes, au militantisme méritant genre « musette du soldat qui contient le bâton de maréchal »
On commence par le collage d’affiche, les marchés du samedi matin et quelques décennies plus tard on se retrouve à l’Elysée. J’aime bien les contes de fées mais quand même…
Dans une interview donnée l’an passé, Philippe de Villiers, relatant un entretien avec François Fillon, lui a demandé ce qu’il était allé faire à la réunion annuelle du club des Bilderberg. François Fillon, probablement sincère, lui a répondu : « Que veux-tu, c’est eux qui ont le pouvoir ! » Cette petite phrase passée inaperçue est pourtant très révélatrice. Elle nous fait accéder en quelque sorte à ce qu’il y a derrière le décor de la scène.
Avant d’aller plus loin dans notre exploration des arcanes souterraines dans lesquelles se décident en petit comité qui fera partie des « so few » promis à une carrière au sein du pouvoir politique, une réflexion s’impose. Comment se fait-il que, dans un pays comme le nôtre, où le niveau d’alphabétisation est un des plus élevé du monde, même sil décline un peu aujourd’hui, le nombre de gens susceptibles d’exercer le pouvoir soit si réduit, au point qu’on retrouve presque toujours les mêmes durant plusieurs décennies ?
Il y a là une sorte de paradoxe sur lequel un peu de lumière sera la bienvenue. Une personne normale, douée de bon sens et désireuse d’œuvrer pour la communauté pourrait a priori gouverner le pays sans qu’il en résulte des cataclysmes, même si elle est totalement inconnue.. Vous constaterez que ce n’est jamais le cas. Tous les gens pour lesquels on nous invite à voter sont déjà médiatisés et souvent depuis longtemps. Cette médiatisation peut survenir de différentes façons. Certains le sont parce qu’ils créent l’évènement, défrayent la chronique ou simplement parce qu’ils attirent l’attention en étant là au bon moment.
Pour d’autres, la médiatisation est planifiée, souvent des années à l’avance. En général, ceux-là ont des parcours similaires. Cela commence par un cursus universitaire, point de passage quasi-obligé qui laisse apparaître une prédisposition à relayer la doctrine libérale, filtre d’entrée dans la vision mondialiste. Ensuite, il existe un certain nombre de voies pour évaluer celles ou ceux qui pourraient porter les espoirs de l’oligarchie financière qui prétend diriger la planète. En général, dès qu’on aborde ce sujet, on se fait traiter de complotiste, ce qui est curieux car, dans la définition du complot, il est fait référence à l’aspect secret. Pourtant, dans le sujet qui nous préoccupe, rien n’est secret et quiconque se donne la peine de chercher trouve la réponse à ces questions.
Cela peut-être des invitations à des conférences suivies d’un débat, une invitation à déjeuner ou à diner, voire une proposition de voyage d’études au travers du territoire des Etats-Unis, tous frais payés naturellement. Ceci constitue la première étape. Ensuite, les liens étant établis, commence une sorte de période d’observation plus ou moins prolongée. Ceux qui se révèlent conformes aux espoirs mis en eux se voient portés au grade de « young leaders » décernée par la fondation franco-méricaine* Arrivés à ce stade, et pour peu qu’ils côtoient le pouvoir politique dans des associations, des organisations professionnelles ou des cabinets ministériels, les portes des grands clubs mondialistes s’ouvrent devant eux. Cela peut-être « le siècle » dans lequel la presse écrite et audiovisuelle échange avec les politiques et les financiers. Ce peut-être également le Bilderberg ou la Commission Trilatérale, la seconde étant une émanation du premier, moins « américanisée » et plus « mondialisée »
A partir le là les processus sont identiques. Les médias « médiatisent » à outrance celles ou ceux qu’ils désirent voir monter dans les sondages d’opinions, les sondages agissent un peu comme des messages subliminaux* et la boucle est amorcée. Plus les gens sont connus et plus on les invite dans les interviews et les émissions et plus ils montent dans les sondages. Inutile de dire qui sont derrière les médias et certains instituts de sondage instituts de sondage.
La plupart des acteurs de la pièce jouée le 13 octobre faisaient partie de la même troupe idéologique du dogme libéral ayant pour corollaire celui de la petite France ne pouvant survivre seule dans ce monde de brutes. A quelques variantes près, leur passé commun décrit plus haut dictait leur discours uniforme de comptables de l’entreprise France, qui était en état de quasi faillite et qui, pour s’en sortir, devait drastiquement revoir le compte d’exploitation.
Le leit-motiv étant la réduction des dépenses d’un Etat trop frivole, on voyait se profiler en filigrane le spectre de la privatisation des services publics. Ô libéralisme, quand tu nous tiens…
Cet égrenage de chiffres et de statistiques n’avait rien de guilleret et je laissais vagabonder ma pensée, me disant que sur les septs, cinq au moins tenaient un discours dont le contenu était aux trois quarts identique et que le reste aurait pu faire l’objet d’une sorte de mise en annexe, ce qui aurait permis de gagner du temps. Les deux autres, Sarkozy et Poisson, pour des raisons différentes, méritaient une écoute plus attentive. Ecoutant le premier, je ne pouvais m’empêcher de penser au bouquin de Buisson, qui considérait la case idéologique de Sarkozy comme vide. Prêt à dire (et peut-être à faire) tout et son contraire. C’est une sorte de VRP multicarte qui cherche à vendre le produit qui lui rapporte le plus. Remarquez bien, il ne s’en cache pas. Une partie de son électorat étant chez Marine, prenons sans vergogne son discours pour les faire revenir par lui. Il est quand même un peu gêné sur l’Europe, donc il ne dit rien. Les autres non plus, d’ailleurs. Fillon, on comprend. Le non à Maastricht a laissé des traces dans les mémoires et son passage au Bilderberg vient quelque peu neutraliser son côté
« gaulliste historique ». D’autant plus que l’Europe, par les temps qui courent, n’est plus ce qu’elle était. Si le bazar s’écroule, peut-être vaut-il mieux s’en tenir prudemment éloigné…
Enfin le petit dernier, Jean Frédéric Poisson. En écoutant son propos, j’ai compris pourquoi personne (ou presque) ne le connaissait. Il est certain que ses propos ne lui assurent pas la sympathie de l’élite dirigeante qui a favorisée la carrière de ses compétiteurs. Qu’est-il venu faire dans cette galère ? Ce qu’il dit est cohérent et, en plus, il semble assez proche de ce peuple français que ses élites ont délaissé. Il est à la fois chrétien, antilibéral, eurosceptique et, cerise sur le gâteau, il a milité contre le traité euro-atlantique. J’avais envie de lui dire : « Viens, Jean Philippe, tu seras mieux avec nous qu’avec eux » tant son discours était opposé à ses collègues adeptes de la pensée unique.
J’attendais avec un certain amusement la parution des sondages relatifs à cette émission. Eh bien, je n’ai pas été déçu. Alain Juppé (Bilderberg 2015) l’a très largement emporté et domine Sarkozy (hors concours) Fillon (Bilderberg 2013) ex aqueo avec Lemaire, suivent ensuite NKM (young leader) puis Poisson et enfin Coppé (Trilatérale) qui ferme la marche.
N’en doutons pas, les candidats à la primaire de gauche seront du même tonneau…
Laissez moi simplement vous rappeler ce que de Gaulle répondait à Peyrefitte au sujet d’un éventuel tri des candidats à la présidentielle :
« Vous n’empêcherez pas qu’une pré-sélection soit un pré-jugement. Ce sera un avant premier tour. Il permettra à n’importe quel clan de peser pour éliminer le meilleur candidat. On retombera dans le vieux système. Ne doutez pas que le suffrage restreint écartera toujours Clémenceau au profit de Deschanel. Ne doutez pas que les notables désigneront toujours le plus faible, le plus irrésolu, le plus inconsistant. Et le classement qu’ils auront institué risque d’influencer irrémédiablement le corps électoral tout entier. Laissez donc le peuple choisir lui-même ! Son instinct est plus sûr que celui des partis ! »
* La FAF (Franco American Foundation) a été créée en 1976 par les présidents Ford et Giscard d’Estaing, tous deux membres de la Commission Trilatérale.
Jean Goychman
Concernant la soirée des primaires de certains partis politiques, j’ai échappé par chance à cette émission ou les Lucky 7 devaient faire leurs meilleurs trucs de passe-passe, pitreries personnelles ou reprises d’un autre. Heureusement, alors que je m’attendais à une grande souffrance, et de solitude, j’ai utilisé le Plan B qui m’a permis de regarder sur une chaîne belge, « Le Grand Cactus », si vous trouvez cette émission sur le net….Foncez et ne regardez pas les frères Dalton et leurs sœur, se décoiffer en pensant que l’un de cette bande a récupéré les sandales de Jésus-Christ et ne va tarder à traverser la Mer Rouge pour ensuite coiffer la moumoute à la Elvis Presley!….Bon, ça c’est ce qui a été prévu par certains, maintenant il n’y a plus qu’à appliquer cette théorie non vérifiée! En effet dans cette émission belge, c’est du lourd, et vous n’aurez plus envie de revenir sur la chaîne que vous venez de zapper! Dans le Grand Cactus, il y a aussi, un Yul Bruner, un Kojac et tous les joyeux drilles comme sur la chaîne française, mais encore plus comiques. Donc, je m’abstiendrai de commenter puisque j’étais plié en deux en regardant le Maire d’un village belge, qui veut lui aussi un club de naturistes avec un énoooorme piétonnier. Comme Paris, Bruxelles, ces idées géniales avec une Europe qui commence à perdre ses vêtements et va bientôt se retrouver en guenilles, donc de là à finir à P….Pieds, il n’y a qu’un pas qui sera très vite franchi. A suivre!
cette « soiree » etait d’une platitude remarquable ! non rien ne sortira de ce triste spectacle (a droite comme a gauche ) des pantins issus du politiquement correct vivement que le peuple decide d’un autre destin pour notre pays avec des dirigeants nouveaux mais patriotes