Jean Goychman – L’euro, cimetière des éleveurs français
Il fallait que cela arrive un jour. Nous avions pourtant eu quelques prémisses, pudiquement balayés sous le grand tapis de l’information inutile, celle qui évite qu’on se pose trop de questions. Seulement voilà, tout finit toujours par se savoir. Ce mois d’aout, pourtant propice au farniente, a vu arriver la brutale réalité de la survie de l’élevage porcin français, menacée d’étouffement par une monnaie unique utilisée par des pays qui se font concurrence.
Depuis des années, nombre d’économistes de renommée internationale ont dénoncé cette ineptie. Apparemment sans résultat, tant le dogme de la monnaie unique, érigé comme phare de la construction européenne, a perverti les esprits. Les faits sont d’une limpidité aveuglante.
Les différences de toutes sortes, liées à des systèmes fondamentalement différents, tant en matière de protection sociale, d’environnement, d’approvisionnement et de réglementation font que l’élevage du porc (comme d’autres domaines d’activités agricoles par ailleurs) revient plus cher en France que dans d’autres pays. Et la différence est de l’ordre de 15 à 20%.
Dans les temps jadis, un gouvernement rendu d’autant plus bienveillant que la ligne bleue des prochaines élections pointe à l’horizon, aurait réglé le problème en injectant quelques subventions déguisées ou non, gagnant ainsi les quelques mois de tranquillité nécessaires au franchissement de l’obstacle électoral, et la messe était dite. Mais ça, c’était avant.
Lorsque le problème dit « de compétitivité » (que je n’aime pas ce mot, synonyme de duel, d’affrontement, qui dresse les peuples les uns en face des autres) se posait d’une manière plus générale, on mettait un petit coup de rabot sur la monnaie, comme les rois de jadis diminuaient la quantité d’or dans les pièces, et la différence de prix s’atténuait. Enfin, il restait l’arme de la taxation douanière, qui permettait à l’Etat de rééquilibrer les choses si ses intérêts vitaux semblaient menacés.
Aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins. Ne rien faire signifie à terme la fin de l’élevage du porc en France, car on ne voit pas au nom de qui ou de quoi les acheteurs – quels qu’ils soient- accepteraient de payer plus cher un produit qui peut s’acheter à moindre coût en raison de la réglementation communautaire. Or, et c’est là le drame, on ne voit pas très bien ce qu’un gouvernement peut encore faire aujourd’hui sans s’attirer immédiatement les foudres bruxelloises, au nom de la sacro-sainte liberté de concurrence dont le respect doit prévaloir sur tout autre considération. Nous nous sommes enfermés dans un système qui ne nous permet plus de vivre aujourd’hui comme nous le souhaitons.
Ne nous leurrons pas, notre système de protection sociale, santé comme retraite, est incompatible avec cette course effrénée au mieux-disant qui fera qu’un jour, il n’existera plus qu’une seule entreprise au niveau mondial pour couvrir un domaine de production défini. Toutes les autres seront mortes sur l’autel de la grande compétitivité. C’est ce paradoxe absurde vers lequel nous nous acheminons à grands pas, et cela se fait au nom de la liberté d’entreprendre qui veut que tout le monde puisse concurrencer tout le monde.
Mais revenons à nos cochons. Les éleveurs perdent de l’argent en vendant au prix fixé par l’accord du mois de juin, sous le notariat du gouvernement. Ils refusent donc d’appliquer ce prix. Les transformateurs trouvent ce même prix trop élevé, et disent qu’ils vont acheter des productions allemandes ou espagnoles, moins chères.
Les deux sont dans leur logique et ils ont raison. La situation actuelle est typiquement celle qu’un gouvernement doit à tout prix éviter : ne pas avoir de porte de sortie. On ne peut ni ne rien faire, ni faire quelque chose. On ne peut contraindre les acheteurs à acheter plus cher un produit qu’ils peuvent trouver moins cher ailleurs, et ils le justifient au nom même de leur propre concurrence internationale au niveau des produits transformés. On ne peut pas non plus imposer aux producteurs de vendre à perte sans les condamner à brève échéance.
La seule possibilité qu’il reste encore au gouvernement serait de diminuer les charges qui pèsent sur les coûts de production. Mais s’il le fait, il va accroitre mécaniquement le déficit public par diminution des recettes, et il se trouve coincé par ses engagements, notamment ceux du traité dit « de la règle d’or » Il faudra dans ce cas trouver d’autres recettes…
Elargissons un peu notre champ de vision. Ce qui se passe dans l’élevage porcin va se passer également dans les autres types d’élevage. Les mêmes causes dans le même contexte, produisent toujours les mêmes effets. Et puis, ce qui se passe dans l’élevage risque fort de se produire dans l’ensemble de notre production agricole. La production laitière apparaît d’ores et déjà fragilisée mais aucun secteur ne peut se prétendre à l’abri, sans même parler de ce qui pourrait arriver si le traité euro-atlantique était mis en application. Oui, le tableau est noir, mais si nous regardons ce qui est arrivé à notre sidérurgie ou à notre industrie textile, pour ne parler que d’eux, comment être optimiste ?
Imaginons durant un bref instant que nous retrouvions le contrôle de notre monnaie et que nous redevenions, de ce strict point de vue, comme la Chine. Nous pourrions faire une dévaluation compétitive qui permettrait de retrouver des prix de vente rentables sans toucher à la structure des coûts de production ni aux grands équilibres budgétaires. Les marchandises importées subiraient l’essentiel de cette hausse des prix tout en rendant nos propres produits moins chers à l’exportation. On gagne donc sur les deux tableaux et ceci, faut-il le souligner- sans diminution des salaires.
Malheureusement, ceci n’est pas possible à l’intérieur de la zone euro. Bien qu’évoluant rapidement, l’esprit de nos concitoyens n’est pas encore prêt à ce grand changement, du moins dans un futur immédiat et c’est notre élevage qui en fera probablement les frais. Espérons que la raison finisse par l’emporter avant que toute notre agriculture ne connaisse le même sort.
Jean Goychman
« l’esprit de nos concitoyens n’est pas encore prêt à ce grand changement » C’est faux….les gens ne voulaient pas de l’UE en 2005, mais nos politiciens en ont décidé autrement et contre la volonté exprimée en referendum.
Sortons de cette escroquerie que sont Schengen, l’UE et l’OTAN….. La France pourra alors retrouver sa souveraineté traitreusement livrée a Bruxelles.
En un mot ou en cent , ces crises viennent du fait que personne dans les responsables de Maastrich et de sa monnaie unique, n’a compris que notre perte de souveraineté , entraînerait cette crise générale sur tous les fronts !
que ce soit sur le plan de la sécurité, du commerce, de la fuite des capitaux due au règne socialiste éfreiné , ou à la sécurité .
il nous faudra refaire des frontières étanches, redonner envie aux investisseurs de ramener leurs capitaux avec une sèrieuse détaxe générale, que ce soit surle prix de l’emploi, de la revalorisation du pouvoir d’achat des Francais , que le retour de l’industrie .
Toutes ces fausses mesures prises par le pouvoir en place , ne fait qu’agraver notre crise .
Notre victoire sur le terrorisme , ne se fera que par le retour à des postes frontières bien gardées et une conduite des plus guerrières face à ces véritables envahisseurs qui viennent exiger ce que nos retraités n’ont même pas !!!
le retour à notre agriculture florissante , ne pourra se faire elle aussi, qu’avec le départ de l’€uro et avec le retour de notre souveraineté Nationale !!!
afin d’avoir de bonnes informations…. ainsi d’avoir une tête pleine d’informations concrètes merçi
Ce texte n’est pas didactique,il n’est pas expliqué par exemple pourquoi les productions Allemandes et espagnoles sont moins chéres…Ces pays ont-ils dévalué leurs monnaie?Est ce que,si c’est le cas, cela résulte d’une volonté de Bruxelle qui choisit de favoriser qui il veut? !Et qu’est ce que le traité de la régle d’or? Un peu d’explications ne me semblerait pas inutuile .
Mais peut-être n’est ce pas la volonté de l’auteur (ou ne le laisse t-on pas le faire) Sans ces explications pourtant et ne pouvant pas identifier le probléme, comment proposer des solutions…?
Ce texte n’est pas didactique,il n’est pas expliqué par exemple pourquoi les productions Allemandes et espagnoles sont moins chéres…Ces pays ont-ils dévalué leurs monnaie?Est ce que,si c’est le cas, cela résulte d’une volonté de Bruxelle qui choisit de favoriser qui il veut? !Et qu’est ce que le traité de la régle d’or? Un peu d’explications ne me semblerait pas inutuile .
Mais peut-être n’est ce pas la volonté de l’auteur (ou ne le laisse t-on pas le faire) Sans ces explications pourtant et ne pouvant pas identifier le probléme, comment proposer des solutions…?