Gilbert Collard – Proposition de loi visant à étendre la transparence de la vie publique aux patrons des entreprises de presse
PROPOSITION DE LOI
visant à étendre la transparence de la vie publique aux patrons
des entreprises de presse,
présentée par
M. Gilbert COLLARD,
député.
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
La presse périodique, quel qu’en soit le support, exerce une influence directe, déterminante et parfois abusive sur la vie publique en France, allant jusqu’à modifier significativement l’issue des scrutins qui scandent notre vie démocratique : il est donc normal de leur étendre une rigoureuse obligation de transparence et de déontologie.
Les directeurs et codirecteurs de ces publications et médias sont précisément définis par l’article 6 modifié de la loi sur la presse du 29 juillet 1881 : depuis la loi n° 86897 du 1er août 1986, sont dirigeants de droit ou de fait les propriétaires, locataires, gérants des entreprises de presse ou la personne qui détiendrait la majorité du capital ou des droits de vote dans les entreprises concernées. Cette précision permet de faire rentrer dans le champ de la présente proposition les propriétaires réels des grands médias qui seraient tentés de se soustraire à l’obligation de transparence en transférant cette contrainte à des hommes de paille.
La proposition de loi permet de soumettre les dirigeants de nos grands médias aux obligations déclaratives prévues par l’article 11 de la loi sur la transparence de la vie publique, au même titre que les parlementaires, les exécutifs des grandes collectivités locales, les membres des cabinets des autorités administratives indépendantes (A.A.I.), ou encore les titulaires d’emplois nommés en conseils des ministres.
Nos concitoyens pourront donc disposer, concernant le propriétaire d’un grand groupe de médias, des mêmes informations que devait déclarer un conseiller départemental délégué d’un petit département, ou le dixième adjoint d’une commune de 101.000 habitants.
Ces informations disponibles sont clairement définies par la loi n° 2013907 du 11 octobre2013.
Elles décrivent d’abord la situation patrimoniale des personnes physiques concernées ainsi que ses variations significatives.
En outre, le III de l’article 4 oblige à déposer une déclaration d’intérêts permettant de déceler tout conflit d’intérêts entre les différentes activités professionnelle, les participations financières directes dans le capital de sociétés ou les mandats électifs.
En conclusion, notre proposition, résultant de la combinaison simple et claire de deux textes législatifs existants, précisés par une jurisprudence éprouvée, permettrait d’éclairer une zone d’ombre : les métiers de l’information, au sein de laquelle des sphères publiques et privées interféraient dans une opacité indigne d’une grande démocratie.
Article unique
Le I de l’article 11 de la loi n° 2013907 du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique est complété par un 8° ainsi rédigé :
« 8° Les personnes physiques visées par l’article 6 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. »
Ça va dans le bon sens.
Et il y a tellement de choses à faire pour rétablir (ou établir) la liberté de la presse :
-Arrêter toute subvention publique de la presse (ou subventionner de façon rigoureusement identique tous les journaux, quelque soit leur bords).
-Empêcher les banques, multinationales, grosses entreprises de devenir propriétaires de journaux.
-Limiter les revenus de la publicité à un faible pourcentage du chiffre d’affaire.
-Interdire la presse dite « gratuite » – d’ailleurs sans ressources publicitaires (cf point précédent), ils ne survivront pas.
-Éliminer le monopole de la CGT du livre.
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