Arrêtez de nous mentir !
Ca y est ! Les voilà repartis dans l’autre sens. Finie l’austérité qui n’existe pas, on se préoccupe des contribuables. On va supprimer la première tranche de l’impôt sur le revenu.
Alors là, mort de rire. Ca me rappelle quand j’étais ado au quartier latin, j’écoutais un amuseur public qui se faisait appeler « Aguigui Mouna » et qui ponctuait ses discours en nous bénissant avec un balai de chiottes en guise de goupillon…
Vous savez ce qu’il proposait : la suppression du dernier métro ! Remarquez, ça marche aussi avec l’avant-dernière marche d’escalier, voire le dernier bistrot sur la route…
Mon général de père, à qui je posais un jour la question : « Papa, c’est quoi la stratégie ? » me répondit avec un air amusé : « la stratégie, c’est quand je comprends plus… »
Et bien nos dirigeants doivent être des stratèges absolument géniaux, parce que là, je ne comprends vraiment plus. Et ceci est un euphémisme, car vraiment j’entrave plus que dalle, pour parler comme le regretté Audiart.
L’histoire commence par un bel après-midi ensoleillé au Bourget, où notre futur président nous explique sur le ton de la confidence, que son véritable ennemi, c’est la finance et que, si on lui signait son CDD de cinq ans, il allait la terrasser. Certes, il est devenu de bon ton , dans ce microcosme des puissants, de se livrer au « diner de c.. » des promesses non tenues, de façon à se moquer entre eux de ces « innocents » (aujourd’hui, il parait qu’on dit « sans-dents ») mais il avait vraiment l’air sincère. Même qu’il devait, si tôt élu naturellement, aller trouver dame Merkel pour lui montrer de quel bois il allait dorénavant se chauffer…
On a vu la suite…
Moi, bêtement, je m’étais demandé qui c’était au juste, cette finance ? A quoi pouvait-elle bien ressembler ? Alors j’ai cherché. J’ai lu, j’ai écouté, j’ai parcouru les blogs, les réseaux, les sites, avec ma souris en guise de bâton de pèlerin. Et j’ai trouvé… à peu près tout et son contraire…mais rien qui m’indique ce qu’était la finance au sens « hollandais » du terme.
Peut-être visait-il les banques ? Mais lesquelles ? Car on trouve de tout dans la rubrique « banques » depuis la petite banque mutuelle et associative jusqu’à Goldman Sachs ou la Morgan Chase, alors que choisir ?
Peut-être visait-il les « marchés » ?
Ah, les marchés, tout un monde secret, impalpable mais pourtant omniprésent et omnipotent. Et puis, les « marchés » agités comme une sorte de régisseur universel, « l’œil qui voit tout » prédateurs universels cherchant à isoler du reste du troupeau les proies les plus faibles, est-ce vraiment crédible ? Cette puissance absolue qu’on leur attribue impose-t-elle à l’humanité de ne pouvoir les représenter, ni même cerner les contreforts de cette Olympe depuis laquelle ils nous décochent leurs flèches dévastatrices, divinités que l’on évoque qu’à voix basse et mots couverts ?
Revenons sur terre. Les banques ne sont que les descendantes lointaines des orfèvres qui, à la fin du XVIIIème siècle, ont découvert qu’ils pouvaient, au travers des certificats qu’ils émettaient, décupler virtuellement la quantité d’or appartenant à leurs clients et entreposée dans leurs coffres, ce qui permettait d’augmenter de la même façon les intérêts qu’ils percevaient pour leurs services.
Gagner de l’argent à partir de rien et sans efforts est un vieux rêve que les banques ont fait réalité. Seul le pouvoir divin était capable de faire une telle chose (Jésus multipliant les pains)
Nous n’allons pas refaire toute la genèse d’un système financier devenu au fil du temps autoritaire et dictatorial au point d’imposer sa volonté à l’ensemble de l’humanité et dont le concept même du « too big to fail » est probablement le meilleur révélateur.
Revenons donc aux promesses non pas « d’après-boire » mais de campagne. Comment le fait de s’attaquer à un tel système pouvait-il être crédible ? Pourtant, certains, dont la bonne foi n’est pas en cause, ont voulu croire que François Hollande tiendrait cet engagement. Je dirai même que c’est la majorité de ceux qui ont voté pour lui.
Or, chacun est comptable de ses propos. On peut ne rien dire et ne rien faire. C’est un moindre mal. Mais dire qu’on va faire alors qu’on sait qu’on ne fera pas relève du mensonge,
voire d’un cynisme absolu dont la découverte tardive par ce qu’il est convenu d’appeler « l’opinion publique » peut se révéler catastrophique. A force de penser en termes électoraux, de modéliser des attitudes de masses régies par des probabilités « Gaussiennes », on oublie simplement que, derrière tout cela, il y a des êtres humains, avec leurs personnalités, leurs défauts et leurs qualités. Et il y a une chose que personne ne peut endurer très longtemps, c’est le fait d’être pris pour un idiot inculte, incapable de comprendre le sens des mots.
Dans ce film culte qu’est devenu « les tontons flingueurs » Audiard (décidemment) a placé dans la bouche de Claude Rich ; « Mon père ne comprends rien à rien, mais, lorsqu’il s’agit d’argent, il comprendrait l’incompréhensible ! » Je crois que beaucoup de gens sont dans ce cas et ne pas vouloir prendre en compte cette réalité est une faute politique dont les effets peuvent être destructeurs. Charles Pasqua, avait dit, avec le même cynisme ; « les promesses n’engagent que ceux qui les croient » Et bien non ! Trois fois non ! Les promesses peuvent et doivent engager ceux qui les font. Cet usage de la parole dévoyée s’est généralisé au fil du temps, les campagnes sont considérées comme des espaces de publicité dans lesquels on peut en toute impunité s’éloigner de la réalité pour faire rêver à un monde meilleur que ce qu’il est, l’essentiel étant d’être élu.
Nous, le peuple français, sommes comme tous les autres. Nous avons le sens des réalités et nous sommes capables d’accomplir de grandes choses, pour autant que nous ayons confiance dans ceux qui prétendent nous guider. Mais lorsque nos dirigeants se dérobent à leurs responsabilités et à leur devoir, nous savons leur rappeler ces manquements et souvent d’une manière violente.
Nous pouvons reconnaître nos chefs et savons obéir par adhésion, mais nous ne soumettrons pas à ceux qui, ne croyant pas en leurs propres propos, ne croient pas plus en nous. La pire des choses serait d’oublier cela aujourd’hui et de continuer à vouloir nous faire croire que, grâce aux actions menées par un pouvoir exécutif défaillant et avec l’aide bien orientée de la Providence, nous allons bientôt sortir du tunnel dans lequel nous sommes entrés il y a quarante ans.
Non, les saucissons ne poussent pas sur des arbres appelés « saucissoniers » et le temps des boniments est révolu. Dramatiser les situations pour faire émerger le spectre du chaos ou d’une dictature appartient à un passé révolu. Il nous faut maintenant des actes qui soient en cohérence avec les propositions d’action faites par celles ou ceux qui aspirent à conduire la marche de notre nation.
Depuis trop longtemps, nous vivons dans un écran de fumée constamment entretenu, destiné à faire gagner le temps nécessaire pour que nous nous soumettions devant le fait accompli à notre insu. Si les choses et les desseins étaient apparus clairement, nous ne les aurions pas acceptées. La politique suivie par la France, particulièrement en matière économique, par les gouvernements successifs, a consisté à dire ce qu’ils ne faisaient pas et faire ce qu’ils ne disaient pas. La perte continue des attributs qui constituent notre souveraineté s’est toujours faite à notre insu. Lorsque la question nous a été posée clairement en 2005, nous, peuple français, avons refusé majoritairement ce nouvel abandon de souveraineté. Que s’est-il passé après ? Nous nous sommes fait avoir, une fois de plus !
Quand nous dira-t-on enfin la vérité sur cette prétendue construction européenne ? Lorsqu’il sera trop tard pour que nous puissions nous y opposer ? Ce n’est pas concevable. Même si tous les médias, tous les agents d’influence, l’immense majorité de la classe politique, tout le monde financier nous dit que tout cela est INELUCTABLE, si nous n’y adhérons pas, nous ne le laisserons pas faire. Que les zélés promoteurs du traité de libre-échange euro-atlantique gardent bien présente à l’esprit cette réalité.
Le destin d’une nation ne peut pas se décider à l’insu de son peuple et, a moins de le faire disparaître de la surface de la planète, celui-ci trouvera toujours en lui les ressources pour s’opposer à ce qui est contraire à ses aspirations.
« Pour faire de grandes choses, il faut de grands hommes, et ceux-ci ne le sont que parce qu’ils ont choisi de l’être » Ch de Gaulle
Jean Goychman
Très bonne explication comme d’habitude …… malheureusement ceux qui n’ont pas voté pour ce pantin sont obligés se subir ! perso je cris et j’écris partout que je vote FN depuis la nuit des temps ! et l’avenir nous promet un autre malheur ……le retour du nain ! les FRANCAIS ( pas tous ) sont un « peu » naïfs » ! François ne s’y connait ni en politique ni en Finances …….nous étions au REZ DE CHAUSSEE et maintenant A LA CAVE !!! cordialement , et espérons des jours meilleurs ……..mais j ‘en doute ! cordialement …. la lutte continue ….. une mémé pieds noirs et fière de l’être ! VIVE LA FRANCE !!……..
Maître, c’est toujours le même plaisir de vous lire.
Contrairement à ch. Pasqua, qui dit que « les promesses n’engagent que ceux qui les croient », je vous dirais » que les promesses rendent les fous joyeux », alors, à l’avenir, les français doivent retrouver la raison. Amicalement.