À Beaucaire, rassemblement en forme de meeting autour de Marine Le Pen
« MARINE ! Marine ! » Était-ce un rassemblement citoyen pour rendre « hommage aux victimes du terrorisme islamiste », comme le vantent deux longues bâches pendues au fronton de l’hôtel de ville de Beaucaire (Gard) ou bien un meeting politique ?
Si Marine Le Pen s’en défend, ses supporteurs ont choisi pour elle. À l’évidence, la majorité du millier de personnes présentes n’étaient pas là pour Charlie, mais pour Marine… « Cela aurait pu être le cas n’importe où », élude la présidente du Front national. Peut-être. Mais en choisissant le Gard, seul département de France à l’avoir placée en tête à la présidentielle de 2012, et Beaucaire en particulier, ville tenue par le jeune frontiste Julien Sanchez, Marine Le Pen se savait en territoire conquis. « Je suis venue ici parce que Julien a été le premier à m’inviter », s’est-elle justifiée devant la presse.
Parlant des manifestations se tenant dans tout le pays, la présidente du FN a salué la « réaffirmation d’un caractère français, d’un attachement à nos libertés (…). Nous ne céderons pas, nous ne reculerons pas devant des terroristes qui nous défient sur notre territoire. » Déclarée indésirable dans le défilé parisien, Marine Le Pen a parlé de cette manifestation comme d’une« grande opération de blanchiment des consciences » pour qualifier la venue de certains dirigeants étrangers.« Contrairement à l’union nationale déclarée, on a exclu 25 % des Français », a-t-elle accusé.
Interrogée sur les propos de son père, Jean-Marie, qui avait déclaré « Je ne suis pas Charlie », Marine Le Pen a rétorqué dans un sourire : « Je trouve ça très Charlie… Irrévérencieux, non conformiste, provocateur. » Jean-Marie Le Pen se sent d’ailleurs si peu Charlie qu’il a profité d’une visite à Tarascon – ville voisine de Beaucaire – pour annoncer ce dimanche sa candidature aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Quelques mots au balcon
Alors que le soutien affiché par le FN à Charlie Hebdo peut surprendre, sa présidente a estimé que si elle n’apprécie guère la ligne éditoriale d’un journal qui, a-t-elle dit, « nous a maltraités », elle revendique un droit à soutenir « la liberté d’expression de ceux qui ne pensent pas comme nous ».
Au départ, Marine Le Pen ne devait pas prendre la parole en public. Le rassemblement a débuté, devant l’hôtel de ville, par une brève allocution de Julien Sanchez, flanqué de Marine Le Pen et du député du Gard Gilbert Collard. Un discours de trois minutes durant lequel Julien Sanchez a lancé : « Nous sommes ici parce que nous croyons en les valeurs de liberté d’expression, de liberté d’opinion, et parce que nous réprouvons tout sectarisme, tout racisme, toute idéologie criminelle. »Ponctué d’une minute de silence, puis d’une Marseillaise, le rassemblement aurait pu en rester là. C’était compter sans la ferveur beaucairoise.
Une fois entrée dans l’hôtel de ville, sous la pression populaire, la députée européenne a cédé. Lâchant quelques mots au balcon de la mairie, elle a rappelé que « les valeurs de la République » avaient été attaquées. Devant une foule couvrant largement le son de la petite sono, Marine Le Pen a consenti à dire quelques mots pour les victimes de la barbarie, avant que la place de l’hôtel de ville ne lui réponde par un refrain bien connu dans les meetings frontistes : « On est chez nous ! »
Source : Le Figaro
QUAND Mr. HOLLAND VA DANS SON VILLAGE PREFERE : SE POSE-T-ON AUTANT DE QUEESTIONS A SENS HOSTILITE CACHEE ?!!