Jean Goychman – François, que ne l’as tu fait avant ?

François Fillon nous a servi un de ces discours fleuve dans lequel, comme aux galeries Lafayette, on trouve un peu de tout. Rien de franchement révolutionnaire, mais un large saupoudrage dans lequel, en principe, chacun devrait pouvoir trouver ce qu’il cherche. Dans ce « prêt-à-porter » de la pensée politique, il y a toute une série de mesures dont aucune n’est vraiment nouvelle. On sent que la clientèle qu’il cible n’aime pas les frissons de l’aventure, et encore moins l’idée d’aller vers des contrées inexplorées jusqu’alors.
Une de ses phrases m’a néanmoins interpellé. Il se dit souverainiste, donc pour une Europe souveraine. Sans entrer dans une querelle byzantine sur le sens des mots, il me semblait que seules les nations pouvait prétendre à la souveraineté. Même si la définition du mot nation n’est pas une chose aisée, on peut pourtant dire que l’existence d’une nation en tant que telle résulte à priori d’un ensemble de gens qui ont, un jour, décidé de faire cause commune en se dotant d’un ensemble d’institutions généralement appelées un Etat.
Ce n’est faire injure à personne que de faire remarquer qu’il n’existe ni peuple européen, ni Etat européen. On a beau invoquer à tout bout de champ la citoyenneté européenne, celle-ci apparaît plus comme un abus de langage que comme une acceptation commune à des règles de droit. Certes, il existe une réglementation qu’on peut considérer comme s’appliquant dans chacun des Etats-membres, mais celle-ci résulte uniquement de traités signés entre Etats souverains.
Par ailleurs, François Fillon se définissant lui-même comme adversaire du fédéralisme européen, qu’il qualifie de « chimère », on perçoit mal quelle définition du souverainisme européen il serait à même de fournir. Peut-être que, d’ici quelques siècles, les peuples décideront, dans un élan commun et au terme d’une réflexion dictée par certaines circonstances, d’unir leurs destins et se rassembler dans une vaste nation européenne. Nul doute que, si cela s’accomplissait, on puisse parler de la souveraineté européenne. Jusqu’à présent, cela n’a pas eu lieu. Comme le disait de Gaulle, « on agglomère pas les nations comme les marrons dans la purée.. » Les peuples ont une Histoire qui leur est propre, qu’on ne peut ni gommer, ni modifier pour en changer l’écriture.
De la même façon, il dit qu’il ne veut pas être le témoin, et encore moins l’acteur du naufrage ou de la dislocation de l’Union Européenne, considérant qu’on ne peut balayer d’un revers de main soixante années d’efforts. Or, si on devait passer en revue les grandes étapes de la construction européennes, deux qualificatifs viennent rapidement à l’esprit. Cette Union Européenne s’est faite la plupart du temps à l’insu des peuples, tenus soigneusement écartés des grandes orientations, et avec la constance de vouloir imposer, sous le couvert du libéralisme, un libre-échange peu soucieux des aspirations profondes de ces mêmes peuples.
Arrive un moment, et c’est probablement le cas, où les peuples commencent à réaliser qu’ils ont été bernés.
On conçoit qu’ils éprouvent alors une certaine rancœur contre ceux qui les ont dupé. Certains préfèrent traduire cela comme un mouvement d’humeur dirigé contre les élites qui les dirigent.
De Gaulle (toujours lui) disait :dans le tome III de ses mémoires de guerre, parlant du Président Albert Lebrun : « Au fond, comme chef de l’Etat, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un Etat. »
Nous retrouvons ainsi les racines du mal qui nous frappe. Depuis plus de quarante ans, nos élus ont fui leurs responsabilités devant le pays. Giscard d’Estaing et son ambition fédéraliste qui, pensait-il, ferait de lui le premier président des états unis d’europe. Puis vinrent les années Mitterrand, Florentin nourri à la cuisine de Machiavel, mettant en scène sa propre dramaturgie. Chirac lui succéda, entretenant les nombreuses ambiguïtés, déjà perceptibles longtemps avant son arrivée à l’Elysée. Ensuite Sarkozy, dont Philippe de Villiers disait de lui qu’il lui faisait penser au « lapin duracell » jouant infatigablement du tambour et abandonnant les uns à la suite des autres des pans entiers de notre souveraineté (OTAN, Traité de Lisbonne et enfin le traité budgétaire) Par pure charité chrétienne, je ne citerai Hollande que pour mémoire, mais peut-on dire de lui qu’il fut un chef ?
Alors aujourd’hui, François Fillon, apparemment victime d’amnésie chronique, nous fait le coup du sauveur providentiel. Il nous faut, nous dit-il, un cap. Il en a un. Il nous faut un projet, il en a un. Il nous faut une majorité, il en a une. Très bien. Pourtant, il y a dix ans, il avait déjà un cap à suivre, un projet à mener rt une majorité pour le soutenir. Qu’en a-t-il fait ? Se disant lui-même quelques mois après son arrivée à Matignon « je suis à la tête d’un Etat en faillite » on aurait pu croire qu’il allait dépenser des trésors d’énergie à dresser notre pays. Résultats : près d’un million de chômeurs de plus et environ 600 milliards supplémentaires de dettes. Sans parler des à-côtés comme le retour dans l’OTAN (on fait mieux comme souverainisme) ou encore la confiscation du référendum de 2005 car, même si ces décisions étaient du ressort du président Sarkozy, il pouvait prendre ses distances et démissionner. Il aurait été plus crédible aujourd’hui.
Alors, François, comme l’annonce avec un certain bon sens le dicton populaire : « chat échaudé craint l’eau froide » pourquoi ferais-tu aujourd’hui ce que tu n’as pas fait avant, alors que tu disposais dèja des moyens pour le faire ?
Jean Goychman
Comme Melenchon dans ses 83 propositions que je peux démonter et controverser lorsqu’il dit page 25 Le peuple est systématiquement tenu à l’écart des décisions Il est temps de faire confiance aux citoyens et de permettre le débat et l’expression DE LA SOUVERAINETÉ POPULAIRE en toutes circonstances MAIS il se fiche de la gueule des petits sans dents plouc manants sans culotte comme il les appelle dans les alcôves de Bruxelles lui qui ne veut SURTOUT pas perdre ses 35.000 euros par mois(( et ses économies planqués Où ? ))en allant d’après lui voter contre le TAFTA et le FREXITE et ce petit bonhomme autoritaire en puissance monte dans les sondages ? OUI à Marseille ça c’est certain…
Refaire le référendum qui nous a été volé arrive sarkou
Refaire le référendum qui nous a été volé
Décidément les « François » portent très mal leur prénom en en prenant le contre-pied, et ne font pas honneur au pays qu’ils ont dirigé, chacun avec les moyens dont il disposait
Mais je n’ai pas non plus les « Charles » en grande estime, car je porte toujours les cicatrices mal refermées d’un exode qui aurait pu ne pas avoir lieu et qu’un certain Charles nous a fait subir à moi comme à tant de milliers d’autres, gratuitement
alors on va changer désormais de prénom, bien que, personnellement, je n’ai pris part à l’élection que du premier François en date
Et pourtant Soliloque dans ma ville après être revenu de mon service militaire classe 61/2/C j’ai connu pas mal de pieds noirs aidés par les municipalités, les oubliés ont été les harkis ces braves abandonnés et parqués comme des moutons par le ministère aux rapatriés qui ne les aimaient pas ( pour raisons propres à certains ) sans minimiser le rôle que le Général de Gaulle devait avoir, on peut lui attribuer l’arrêt de bain de sang de nos jeunes de France, après ? mettre le paquet et faire la guerre totale en occupation il est vrai que ce n’était l’idéologie d’un Général qui a combattu les allemands avec acharnement. On pourra pendant des siècles et des siècles lui attribuer tous les maux des français d’Algérie mais vous aurez bientôt les algérien de France et ça ceux qui ont voté pour les collaborateurs en 2017 vous diront merci…