Jean Goychman – L’affaissement de la démocratie
La campagne électorale en vue de l’élection présidentielle marque une étape supplémentaire vers la disparition de la démocratie. A l’exception notable de Marine Le Pen qui a fait sien le slogan « Pour le peuple », tous les autres postulants appartenant à ce qu’ils appellent le « politiquement correct », se gardent bien d’évoquer cette masse informe qu’ils désignent entre eux sous le vocable « la populace »
Pour eux, la notion de peuple ne signifie qu’un ensemble hétéroclite de gens qui ne seront jamais d’accord entre eux mais auxquels un jour une sorte d’illuminé à décidé de leur faire croire que c’était eux qui détenaient le pouvoir. Ils se caractérisent, à leurs yeux, par une totale inaptitude à comprendre les problèmes du monde et, de ce fait, une incapacité dramatique à les régler.
C’est en s’appuyant sur ce constat qu’une petite oligarchie, au départ d’origine anglo-saxonne, a décidé de mettre en place un système qui, tout en donnant le sentiment aux « masses populaires » qu’elles seules détenaient le pouvoir, les privaient en réalité de tout poids réel sur la conduite des affaires.
Cette entreprise a été conduite d’une manière remarquable, et, chose difficilement imaginable, s’est étalée dans le temps depuis plusieurs générations. (*) Basée sur une considération relativement simple que le recours à l’opinion d’un groupe de gens ne pouvait se justifier qu’à la condition que le nombre en soit suffisamment réduit, il fallait, dès que ce nombre augmentait, avoir recours à des représentants de ce groupe. Partant de là, plusieurs modes de désignation sont possibles, parmi lesquels nous en retiendrons trois.
Le plus ancien, basé sur la hiérarchie d’un rapport de forces, donne le pouvoir au plus fort. Celui qui l’exerce peut le faire en raison d’un droit coutumier ou divin et, en général le transmet à sa descendance.
Ensuite, nous avons le « tirage au sort », toujours en vigueur dans nos sociétés, en particulier pour constituer les jurys des tribunaux.
Enfin, nous avons les élections, qui devraient être la forme la plus aboutie de la désignation des représentants du peuple. Considéré comme le fondement même de la démocratie, impliquant l’égalité des droits de tous, du moins des catégories spécifiées, ce système suppose, pour qu’il fonctionne bien, que chacun comprenne les enjeux de ces élections, et quels sont les différents choix qui sont proposés. Il faut donc donner aux électeurs les moyens intellectuels qui lui permettent d’y accéder.
C’est une des raisons pour lesquelles tout système démocratique doit fournir aux électeurs un système éducatif adapté. Et c’est là également le danger qui guette nos démocraties. Si la propagation de l’information se fait par l’intermédiaire de gens eux-mêmes fervents démocrates, convaincus du bien-fondé de l’esprit critique et adaptant leur enseignement de façon à ce que tous puissent avoir le même le même niveau de connaissance, tout va bien.
Si, par contre, certains esprits se prétendant supérieurs aux autres, décident de s’emparer des moyens dits « d’information » et les utilisent comme des moyens de propagande, les choses s’en trouvent considérablement modifiées et l’opinion des gens est alors orientée à dessein afin qu’ils élisent non pas celles ou ceux qui seront les plus aptes à agir dans le respect des intérêts du peuple et de la nation ainsi constituée, mais d’autres candidats qui, eux, défendraient d’autres intérêts plus ou moins occultes.
On voit ainsi apparaître en filigrane ce qui ressemble toujours à un système démocratique, en ce sens que les peuples élisent des candidats aux élections, sans que ces candidats se sentent réellement tenus par leurs engagements de campagne. On voit alors poindre le fameux « les promesses n’engagent que ceux qui y croient » qu’avait prononcé, non sans un certain cynisme, Charles Pasqua, orfèvre en la matière.
Le pouvoir des médias, au travers des actions de communication, est ainsi devenu déterminant. Ce sont ces mêmes médias qui commandent aux agences spécialisées les enquêtes dites « d’opinion » dont on peut s’interroger sur le rôle exact. S’agit-il réellement de donner une information relative à la popularité de telle ou telle personne, ou bien s’agit-il d’influencer les résultats du scrutin à venir ? Bien sûr, personne ne se hasardera à reconnaître une telle chose. Un petit indice, cependant. Il y a quelques années, la publication des sondages était rigoureusement interdite durant la campagne « officielle ». Cette interdiction a été levée sous le prétexte qu’à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, elle n’était plus applicable car les internautes pouvaient consulter les sondages publiés à l’étranger…
On perçoit clairement que derrière cette campagne d’influence, il y a avant tout les puissances de l’argent. Et nous touchons là au véritable combat qui oppose les démocraties aux oligarchies financières dont l’ambition est de diriger non pas la politique mondiale, qui ne les intéresse que dans la mesure où leurs bénéfices en dépendent, mais la politique monétaire internationale, qui est la source de leur enrichissement prodigieux. Leur stratégie consiste à imposer les candidats qu’ils ont choisi, au travers de clubs fermés ou de « think tanks » mondialistes, en utilisant les médias qu’ils contrôlent directement ou indirectement. Tout finissant plus ou moins par se savoir, en partie grâce aux lanceurs d’alerte, ces « candidats du système » peinent cependant de plus en plus à convaincre les foules.
Pourtant, cette réaction salutaire ne suffit pas encore a endiguer ce mouvement mondialiste de recherche du profit pour les « so few » financier qui en bénéficient. Ils considèrent que le pouvoir donné aux peuples au travers de la démocratie est leur pire adversaire. Il est donc logique que ce système ait ciblé depuis longtemps les Etats-nation. La démocratie est distributive par essence même alors qu’eux veulent, au contraire, concentrer un maximum de richesses dans leurs mains.
Leur entreprise de destruction systématique de la démocratie est pernicieuse et multiforme. Pernicieuse car elle cache son véritable objectif. Les attaques ne sont jamais frontales, mais toujours déviées. Un exemple simple : le mot « populisme ». Directement dérivé du mot « peuple », le populisme, qui est une sorte de synonyme de « populaire » a pris, sans qu’on en connaisse la raison, un sens péjoratif et on essaye de l’assimiler, au travers de l’extrème-droite, mot dont personne n’est à même de donner une définition exacte, au fascisme et au nazisme, caractérisés tous deux par des régimes politiques totalement opposés à la démocratie. Petit à petit, on veut accréditer l’idée d’un populisme menant à la dictature.
Autre exemple, celui des référendums. Ceux-ci sont de plus en plus contestés par les élites mondialistes qui voient également (ils ont de la suite dans les idées) une forme de dictature, voire de tyrannie. Alors même que les référendums sont, en quelque sorte, la quintessence de la démocratie, certains voudraient nous faire croire qu’ils sont l’expression d’un pouvoir discrétionnaire…
Vous doutez de ce que je vous raconte ? C’est votre droit. Expliquez-moi simplement pourquoi aucune banque française (voire étrangère) ne veut financer la campagne de Marine Le Pen ? Les dirigeants politiques se sont laissés déposséder progressivement du pouvoir que leur avait pourtant confié le peuple et ceux d’aujourd’hui (qui le savent parfaitement) savent qu’ils doivent leur carrière beaucoup plus « au système » qu’à l’électorat populaire qu’ils pensaient pouvoir berner à longueur de temps. La campagne actuelle pour les élections présidentielles .est la meilleure image de ce système pervers et déliquescent.
Dans un prochain article, nous analyserons les raisons pour lesquelles, même si la situation parait mal engagée, il se produit cependant actuellement des évènements porteurs d’espoir pour les peuples qui aspirent à retrouver leur souveraineté.
Comme l’a dit de Gaulle le 18 juin 1940, lorsque notre pays était submergé par le malheur :
« La flamme de la résistance ne doit pas s’éteindre, et elle ne s’éteindra pas »
Jean Goychman
(*) Caroll Quigley « L’histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine »
Editions Le retour aux sources
je partage completement l’excellente analyse de M.Goyshman la democratie est volee mais rien n’est perdu….!