Harcèlement sexuel : amendement en faveur de l’anonymat des victimes
Le 24 juillet, Gilbert Collard a soutenu à l’Assemblée Nationale l’amendement n°7 rectifié dans le cadre du projet de loi sur le harcèlement sexuel.
Monsieur le président, madame le ministre, monsieur le rapporteur,
Le présent amendement a pour objet d’incriminer le fait de rendre publique sur un support écrit, radiophonique, audiovisuel ou par tout moyen de communication l’identité d’une personne ayant déposé plainte pour des faits de harcèlement sexuel, faits punis d’une amende de 50.000 euros.
Tout ou presque a été dit sur le harcèlement sexuel. Et tout ce qui a été dit est vrai et pertinent. Le harcèlement sexuel atteint la victime dans sa vie privée, dans la chair de son histoire. Or, très souvent, et l’expérience, hélas, le démontre, la publication de son identité lorsque la victime ne le veut pas – dans le cas contraire, il n’y a rien à dire –, ajoute un traumatisme à sa souffrance. Il ne s’agit pas d’empêcher la presse de relater des faits de harcèlement sexuel, il s’agit de protéger la victime de l’exposition de son histoire, de sa vie dans les médias quand elle ne le veut pas.
Une affaire a récemment défrayé la chronique et à propos de laquelle les noms des victimes ont abondamment été diffusés dans la presse. À l’école, la fille de l’une des plaignantes était surnommée « la fille de la suceuse de pieds » !
Encore une fois, il ne s’agit pas de limiter la liberté de la presse, mais lorsqu’une victime de harcèlement qui est atteinte dans son histoire, sa vie privée, ne veut pas que l’on parle d’elle et que l’on raconte son histoire, la moindre des choses serait que l’on puisse interdire la diffusion de son nom.
entièrement d’accord