Jean Goychman – « Mais vous avez tout à fait raison monsieur le premier ministre »

C’est par cette formule de politesse que François Mitterrand avait littéralement « désarçonné » Jacques Chirac durant la campagne de 1988.
En entendant le discours de Manuel Valls devant « les maîtres du monde » réunis à Davos, elle m’est revenue aux oreilles. Le plaidoyer du locataire de Matignon, tentant de sauver l’Europe, n’a guère eu l’air d’émouvoir son auditoire. Et d’ailleurs, s’adressait-il vraiment à eux ? Le doute est permis car on ne voit pas très bien en quoi tous ces gens qui viennent traiter de l’avenir de la planète, se sentiraient concernés par ce petit sous-continent rêvant encore de sa gloire passée et en proie à de multiples doutes.
Pour eux, l’affaire est classée. Le traité TAFTA (ou Euro Atlantique) va simplement servir d’acte authentique destiné à légaliser une situation de fait. Les sociétés multinationales qu’ils dirigent ont réussi à imposer leur règles du libre-échangisme à tout crin et, cerise sur le gâteau, ils ont même réussi à nous glisser les tribunaux arbitraux destinés à régler les différends entre les investisseurs et les Etats. Manuel Valls le sait parfaitement, lui qui, comme beaucoup de dirigeants politiques « bien-pensants » a réussi à se faire inviter à une ou deux réunions du « Bilderberg » dont Davos est en quelque sorte la partie émergente.
Alors, pourquoi ce discours qui se veut alarmant devant un tel parterre qui, somme toute, s’en fiche royalement ? Manuel Vals se trompe-t-il de public ? Bien évidemment non. C’est un artifice de communication, analogue à la « bande-avant » des joueurs de billard. On cherche à atteindre la cible « par ricochet » et la cible, c’est nous. Enfin, tous ceux qu’il croit encore mobilisables pour enrayer le processus de désagrégation de l’Union Européenne. Il a un remède très simple : l’Europe ne marche pas car il n’y a pas assez d’Europe ! Et revoilà le fédéralisme qui pointe le bout de son nez. Remarquez, on a l’habitude. Chaque fois que l’existence de l’Europe est menacée, on nous ressort le même discours. Toujours la même rengaine depuis cinquante ans, il faut plus d’Europe !
Mais plus de quelle Europe ? De celle qui ne marche pas conduite par les technocrates bruxellois, qui ont délibérément choisi d’ignorer les peuples, incapables de comprendre quels étaient leurs intérêts et qui voulaient cependant être consultés, malgré les pertes de temps et d’énergie que cela pouvait engendrer ? De celle qui, déjà rendue agonisante par plus de trente ans de libre-échangisme, et dont les Etats ne peuvent plus manifester qu’une impuissance évidente et pathétique à résoudre les problèmes qui sapent de plus en plus le fondement même de l’idée européenne ? Tout cela n’est pas sérieux. Les problèmes posés par l’immigration hors de contrôle ne sont-ils pas consubstantiels à la disparition des frontières, conséquence logique de la mise en place du libre-échange ? Plus de fédéralisme améliorera-t-il la démographie ou diminuera-t-il le risque d’attentats terroristes ? L’Europe, qui fonctionnait déjà « cahin-caha » dans les années 60 alors qu’il n’y avait que 6 Etats, et que les peuples y croyaient encore, peut-elle fonctionner mieux alors qu’elle tente de regrouper près de 30 Etats, devenus concurrents pour 18 d’entre eux en raison d’une monnaie unique à pouvoir d’achat différent ? La crise interminable, financière devenue économique puis sociale, qu’elle traverse renforce encore le scepticisme des peuples à l’encontre d’une organisation dont ils ne perçoivent ni le sens ni les avantages qu’ils peuvent en tirer.
Alors, qui Manuel Valls compte-t-il mobiliser par son appel ? Hormis une oligarchie financière peu encline à partager ses bénéfices et une technocratie aussi hautaine que lointaine, s’estimant au-dessus des lois et des directives qu’elle promulgue, ne daignant même pas tenir informés les simples citoyens de l’état de négociations qui pourtant concernent leur avenir et celui de leurs enfants, on ne voit pas qui, objectivement, à encore intérêt à persévérer dans cette voie. Après nous avoir répété durant des décennies que « l’Europe, c’est la paix, l’Europe, c’est la prospérité, l’Europe, c’est le plein emploi pour nos enfants » nous nous retrouvons aujourd’hui dans une Europe en état de guerre, tentant sans y parvenir d’endiguer un flot ininterrompu de gens qu’on persiste à appeler « réfugiés » pour attirer notre sollicitude, mais dont un journal aussi sérieux que le Financial Times, n’hésite pas à évoquer « la fin de la civilisation européenne »(1). Le trait est probablement un peu forcé, mais incite à la réflexion.
Est-ce à dire que notre civilisation va réellement disparaître ? Nous pouvons probablement encore l’empêcher, mais il va falloir faire des choix cruciaux. Bâtie dans l’immédiat après-guerre, en grande partie financée par le Département d’Etat Américain et d’autres fonds moins « officiels », ayant pour objectif premier la fin des empires européens afin d’instaurer une mondialisation de l’économie, cette organisation de l’Europe n’est plus en adéquation avec la période actuelle. La fin de la « guerre froide » probablement voulue et entretenue par ce qu’Eisenhower avait appelé « le lobby militaro industriel », la naissance d’un « terrorisme mondialisé » dont les historiens diront peut-être qu’il était le « prolongement » de cette guerre froide, ont rendues caduque la vision d’une Europe qui se serait voulue fédérale sans l’avouer.
Délibérément ancrée dans le camp occidental, il ne pouvait être question d’y inclure la Russie, elle-même empêtrée dans un empire soviétique qui a failli causer sa ruine. La confrontation Est –Ouest justifiait en quelque sorte la protection américaine, seule force militaire capable de rivaliser avec l’Union Soviétique. Bien-sûr, ce leadership américain instituait une sorte de « droit de regard » sur ce que faisait l’Union Européenne, et ce n’est pas par hasard que les nouveaux entrants dans l’UE passaient tous par un stade « primaire » d’appartenance à l’OTAN. La contrepartie de la sécurité fut la mise en place d’une économie résolument libérale, introduisant une concurrence universelle, y compris des Etats entre eux.
Aujourd’hui la donne est différente. Le monde a évolué. Le capitalisme industriel, redistributeur par essence même, a cédé la place au capitalisme purement financier, concentrateur par nature. L’émergence des classes moyennes, facteur essentiel de développement économique, a cessé. La mondialisation a rompu les équilibres commerciaux internationaux, pourtant inscrits dans la Charte de La Havane (2) en faisant fabriquer dans les pays pauvres les produits vendus aux pays riches. La classe ouvrière européenne qui s’était hissée au rang de classe moyenne s’est paupérisée en raison d’un chômage devenant endémique et ne voit pas arriver d’un bon œil le flot ininterrompu des migrants dans lequel elle discerne une concurrence supplémentaire. Les petites exploitations agricoles suivent le même chemin. Enfin, une monnaie unique dont le contrôle a échappé aux dirigeants politiques ne permet plus d’effectuer des dévaluations compétitives. Les variables d’ajustement ont changé et sont devenues les salaires et les charges d’entreprises afin de tenter de rester dans la course effrénée des prix allant inexorablement vers le « moins-disant »
Il est donc temps de « repenser » l’Europe. Cette reconfiguration doit prendre en compte plusieurs aspects :
La géographie et la répartition des ressources imposent de prendre en compte la Russie. C’est la fameuse Europe « de l’Atlantique à l’Oural » que de Gaulle appelait de ses vœux.
Le constat que, même si on veut voir dans l’UE une sorte de proto-Etat, il n’y a pas de peuple européen. Il ne peut donc avoir une nation européenne tant qu’il n’y aura pas de peuple européen et ceci probablement pas avant un temps assez long. Il est donc plus logique de s’orienter vers une confédération d’Etats qui garderaient leur pleine souveraineté, avec tous ses attributs, y compris le contrôle de leur monnaie et de leurs frontières. Les coopérations entre Etats paraissent comme étant la seule manière d’organiser le futur, plutôt que des projets fédéraux voués à l’échec.
Si toutefois cette nouvelle orientation s’avérait impossible, quelle qu’en soit la cause, il est vraisemblable que nous pourrions répondre « vous avez tout à fait raison, Monsieur le Premier Ministre, l’Union Européenne va mourir »
Jean Goychman
(1) Voir : http://reinformation.tv/financial-times-immigration-masse-mort-civilisation-europeenne-49429-2/
(2) La Charte de La Havane, signée le 24 mars 1948, mettait en place, sous l’égide de l’ONU, une véritable organisation internationale du commerce. Elle s’opposait au principe du « libre échange » au profit d’un équilibre entre les importations et les exportations de chaque Etat signataire, ainsi que la prise en compte du plein emploi dans ses objectifs. Elle proposait également de favoriser la coopération entre les Etats-membres. Un changement de majorité au Congrès a fait que les Etats-Unis ne l’ont pas ratifiée alors qu’ils l’avaient signée.
Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_de_La_Havane
Bonsoir article intéressant mais qui confirme nos inquiétudes car ces groupes ont déjà
Choisi le prochain president et ce n est pas rassurant a quoi servent les elections? A rien
Tout est déjà joué??!! C est pourquoi marine doit se battre mais les moyens de ces gens
Sont tellement puissants?? Je me doutais qu aucune région ne serait au front car tout
Se joue ailleurs.??!! Et les citoyens les pauvres ils croient depuis des décennies qu ils
Choisissent??!! Enfin qui vivra verra encore faut il vivre? Je ne suis pas d un naturel
Pessimiste mais quand les des sont pipes?? Regardez Monsanto On va bouffer des OGM
Il y aura encore plus de cancers et l industrie pharmaceutique sortira des nouveaux
Produits encore plus nocifs puisque ce qui tue ce ne sont pas les cancers ce sont les
chimiothérapies et la boucle est bouclée l alimentation rend malade elle enrichit les
Grands groupes et les grands groupes pharmaceutiques s enrichissent en sortant des
Produits sur le marche qui tuent les humains??!! Regardez la difficulté qu a le Pr joyeux
Pour faire revenir les vaccins DTpolio sans aluminium sur le marche on préfère vacciner
Les bébés avec des vaccins comme l hexavalent qui a entraîné la mort de cette petite
Fille de sept mois?? Mais on continue a formater les jeunes medecins en disant qu il faut
Absolument vacciner?? Le Pr joyeux se fait traiter de ringard par la ministre de la santé
Une de ses consultations a été supprimé car il risquait donner aux familles De mauvais
Conseils 50 ans de chirurgie oncologique chef de service au Chu de Montpellier !? Et
Tout a l avenant 580 enfants en difficultés pb divers de santé après vaccin méningitix
Alors quoi penser du Tafta sans consultation bien sur du peuple??!! Des bovins américains arrives en quantités incroyable en Europe bovins engraissés aux bonbons
Au chocolat plein de graisse ??!!! Ils vont nous faire crever??! Pour le fric??!! Mais cela
Ne s arrêtera donc jamais?