Jean Goychman – Quand j’entends le mot référendum, je sors mon révolver !
Les dirigeants de la troïka1 viennent de faire une découverte. Il existe des peuples européens. Et même qu’un de leurs élus va pousser l’outrecuidance jusqu’à leur demander leur avis. Mais où allons-nous ? Pensez-donc, demander son avis au peuple, ramassis de petites gens, de braillards avinés d’une inculture notoire. Que peuvent-ils bien comprendre aux choses de notre monde ?
On pensait qu’au fil du temps, ils avaient fini par comprendre qu’ils ne comptaient plus, si ce n’est que pour payer les impôts. Certes, de temps à autre, il y avait bien des élections, vestiges d’un passé révolu destiné uniquement à entretenir l’illusion d’une démocratie. Mais comme les futurs élus avaient déjà été adoubés par le système, on ne risquait pas grand’chose. Et la fête pouvait continuer.
Certains s’étaient même aventurés dans la théorisation du processus, pour démontrer que cela n’avait rien de fortuit car il fallait rentrer maintenant dans ce que certains appelaient déjà l’ère « post-démocratique » Dès 1974, Sbigniew Brzezinski, un des piliers de la jeune organisation nommée « Commission Trilatérale » lance un rapport sur la démocratie, dont les conclusions créeront une véritable « onde de choc » planétaire. Samuel Huntington écrit que « trop de démocratie tue la démocratie » et, s’appuyant sur les propos de John Adams, conclut par : « la démocratie ne dure jamais longtemps, elle dépérit, fuit et se tue elle-même »
Plus récemment, en 2008, lors de la réunion du 32ème sommet régional de la même Commission Trilatérale, (régional voulant dire « dédié à l’Europe »), Elizabeth Guigou, ancienne ministre des Affaires Européennes, préside une session au titre très évocateur : « Sauvons l’Europe de la tyrannie des référendums2 » Le référendum est donc tyrannique. Voilà une interprétation pour le moins curieuse de la parole du peuple. Comment la souveraineté populaire peut-elle alors s’exercer ? Ou alors, n’est-elle plus qu’un vain mot destiné à prolonger auprès des « gogos » l’illusion de la démocratie ?
Revenons à notre actualité. Le gouvernement grec, considérant une situation de blocage avec les négociateurs dans les discussions relatives à la situation financière de la Grèce, décide de demander au peuple de se prononcer sur un sujet qui, somme toute, le concerne directement.
Un de ses prédécesseurs, Georgios Papandreou, avait voulu faire la même chose en 2011, mais
Nicolas Sarkozy et Angela Merckel l’avaient empêché. Alexis Tsipras, en homme averti, a voulu éviter que la scène se reproduise, et a mis tout le monde devant le fait accompli en le rendant irréversible. Les gens de l’Eurogroupe (troïka élargie) ont fait une grosse colère et leur président a fustigé l’initiative du référendum et annoncé la fin immédiate des négociations et du programme d’aide à la Grèce.
Mais enfin, au nom de quoi et de qui ces gens-là décident-ils les choses ? Pour qui se prennent-ils ? Pour les maîtres du Monde ? Ils ne sont que comptables de ce qui appartient aux différents peuples d’Europe. D’où leur vient cette morgue alors qu’ils ne font que se coopter entre eux ? Il est vrai qu’avec un président de la Commission Européenne qui veut faire primer les traités sur la souveraineté populaire, il était difficile de s’attendre à autre chose.
Ils auraient mieux fait de dire la vérité depuis le début, à savoir que le sort des Grecs ne les intéressait que dans la mesure où la crainte du défaut de leur pays risquait d’avoir des conséquences incalculables sur le système bancaire mondial. Et le véritable problème est bien là, et va même au-delà de l’hypothétique survie de l’euro. Car la finance internationale est un iceberg. Il y a une partie apparente, reflétée par les bilans des banques et une partie cachée, pudiquement appelée « hors bilan » C’est, vous l’avez compris, cette partie, quelquefois appelée « dark pools3 » qui leur donne des sueurs froides. Toujours partisans du « gagner plus à moindre risque », nos banquiers ont imaginé un système qui devait considérablement réduire les risques en cas de défaut des emprunteurs. C’est une sorte d’assurance qui ne joue que si le risque se réalise, comme toutes les assurances. Seulement voilà, on ignore quel est l’engagement des établissements financiers censés garantir la couverture du risque, ni quel est le montant exact de ce risque. Ce sont ces mêmes contrats, appelés CDS (Credit Default Swaps) qui, au moment de la chute de la banque Lehman Brothers, ont déjà failli entrainer le naufrage de tout le système.
Car le procédé est pervers. Vous n’avez pas besoin d’être impliqué à quelque titre que ce soit dans le défaut du débiteur. L’assurance destinée à prévenir un risque se transforme en pari purement spéculatif. Dans leur langage imagé, les financiers appellent cela « l’assurance sur la voiture du voisin » Vous assurez contre l’incendie le véhicule de votre voisin et, s’il brûle, vous touchez l’assurance. Et tout le monde peut en faire autant, ce qui fait que personne ne sait combien le sinistre peut coûter au total. Les établissements financiers ont agi de la même façon, mais comme les sommes ne sont que des « couvertures de risques », elles ne figurent pas dans les bilans. On estime que ces produits dérivés peuvent représenter environ 700.000 milliards de dollars dont probablement environ 100.000 milliards d’euros pour l’Europe.
En 2008, la rapidité de réaction de la Reserve Fédérale avait permis d’éviter de justesse la catastrophe en empêchant la faillite d’établissements comme AIG4 qui, par effet de « dominos » pouvait plonger le monde dans un véritable chaos financier. Aujourd’hui, personne ne sait si cela serait encore possible. Les plus pessimistes pensent que non. Alors, me direz-vous, pourquoi ne pas avoir effacée purement et simplement la dette grecque, évitant ainsi le défaut de la Grèce, comme cela a déjà été fait partiellement en 2011 ?
La réponse est simple : parce que si on le fait pour la Grèce, il faudra le faire pour tous les autres pays dans le même cas. Et le risque de défaut sera accentué par l’avidité d’un certain nombre de prédateurs financiers qui flaireront la bonne aubaine.
Cela, Alexis Tsipras le sait parfaitement et il a donc joué la seule carte qu’il pouvait abattre, sachant que de toutes façons, cela ne pouvait pas être pire pour le peuple grec. On comprend que, face à une telle éventualité, le respect des règles démocratiques ne compte pas pour beaucoup.
Alors, la véritable question qui semble émerger de tout ça est : quel avenir pour la zone euro et en étendant quelque peu le champ de vision, n’est-il pas temps de repartir sur d’autres bases, moins financières mais plus « populaires » ?
1 La troika désigne un groupe tripartite regroupant le FMI, la BCE et la Commission Européenne. Le gouvernement avait demandé au début qu’elle soit écartée des négociations, ce qui n’a pas été le cas.
2 Voir à ce sujet le livre « Circus Politicus » de Christophe Deloire et Christophe Dubois édité par Albin-Michel chapitre « La superclasse invisible »
3 Les Dark Pools, littéralement « piscines sombres » désignent tout ce qui est caché dans l’activité des banques et ne figure donc pas au bilan. Par le jeu des titrisations et des CDS, les banques peuvent « refiler » une partie de la couverture des risques à d’autres établissements sans qu’ils en soient réellement conscients. C’est une des raisons pour lesquelles il faut sépare les activités bancaires et les activités d’assurance ou de réassurance.
4 La compagnie d’assurances AIG (American International Group) est une des plus grandes compagnies d’assurances mondiales. En 2008, la FED a injecté 182 milliards de dollars de dollars pour lui éviter la faillite, après qu’elle eut perdu plus de 100 milliards de dollars sur les subprimes, du au versement des CDS.
Jean Goychman
Et dire que le premier septembre on ne pourra plus payer des sommes supérieures à 1000 euros nous sommes en dictature même les plus sombres avaient plus de libertés allons manifester dans la rue et virer ces pourris de politiques ,la France aux français et vive le franc français, les banques ne servent à rien pour le peuple, quand le comprendront nous
Bonjour j ai apprécié votre article qui ne cesse de nous apporter une réflexion qui me conforte dans les idées que je peux avoir sur le mépris des peuples. Et je suis très ravie
Que ce soit les grecs d ou vient notre civilisation gréco-latine qui ne se laissent pas faire
et qui impose la loi du référendum si Papaandreou s est laisse manipuler bravo Tsipras
Car lui ne cède pas et c est très bien de voir enfin quelqu un qui tient tête a tous ces
Gens qui comme vous le dites si bien nous prennent pour des incultes ..??!!! Mais quand je vois en France comment le 1 er ministre traite certains problèmes. Quelle culture
Avec une licence d histoire on prétend diriger la France. Et donner des leçons de morale
Encore un petit patron qui s est suicide le 16 juin laissant une femme et trois enfants de
16 ans 6 ans et 4 ans ..??!!!! Bravo . Le chirurgien henri joyeux qui n a cesse d. Alerter
Les autorités de la santé pour les nouveaux vaccins et qui n a pas obtenu l ombre d un geste de la ministre tout cela était de la part de henri joyeux que des fadaises ….. Mais
Le problème. Ce sont les handicapés qui résultent de ces inconséquences. Et cette petite
Fille de sept moi de ce couple de 22 ans tuée par l infantrix ??!!!! C est du même ordre on
Tue le peuple de différents manière. Il y a daesch il y a aussi la mort donnée a bas bruit
Par non respect du peuple
La ministre a fait des grandes études mais que connaît elle de la médecine et des vaccins
Dans une pratique médicale d un quart de siècle. Ou d un demi siècle d henri. Joyeux et
De tous les médecins et pédiatres. C est ignoble.
au milieu des années 1955..mon grd père et mon père, ne voulaient pas de la CEE..bon nombre de gens ont écrits à leurs députés..vous prie de le croire..mais en vain..Vin ensuite le remembrement, qui créa un désastre écologique..+ de haies pour retenir l’eau, du coups, bon nombre de terrains en pente ont vu partir toute la terre..désastre écologique en sus..insectes, fruits sauvage comme les ronces..etc..faunes et flores..pfff.
Chère Fils Dumur,
Ma grande-mère à moi-aussi était contre l’Europe et l’a fait savoir en usant beaucoup de stylos.
Je vois avec plaisir que nous arrivons aux mêmes conclusions y compris en matière de glissement de terrain. Trop souvent sur la gauche (quand on regarde le lever).
Unissons-nous!!!
12, rue de l’Ecole à Caen