Supervision bancaire : la grande illusion !
Décidément, les « so few » qui mènent le monde utilisent toujours les mêmes recettes. Après tout, n’ont-elles pas fait leurs preuves ?
Henry Ford disait : « Si les gens connaissaient le fonctionnement des banques, ils se révolteraient demain matin » Peu de personnes se sentent concernées et c’est dommage, car le système bancaire tire parti de cette ignorance.
Regardons d’un peu plus près ce que font les banques. Leurs ancêtres les orfèvres, qui faisaient le commerce de l’or, entreposaient dans leurs magasins protégés leur stock. Certains clients préféraient leur donner en consigne, en raison de la sécurité offerte, leur propre or. Une pratique prit naissance, qui était de ne plus toucher à l’or physique et utiliser un billet de papier pour que, lors d’un achat, celui-ci soit remis au vendeur contre l’objet acheté et celui-ci pouvait alors soit aller retirer l’or ou le conserver pour l’échanger plus tard.
Les orfèvres ne s’arrêtèrent pas là et eurent l’idée d’émettre eux-mêmes ces billets pour un montant total bien supérieur à la valeur totale de l’or qu’ils détenaient.
Ainsi naquit le système des « réserves fractionnaires » basé sur la probabilité infiniment faible que tous les déposants réclament leur or en même temps.
Les orfèvres se sont donc transformés en banquiers en prêtant de l’argent qu’ils ne possédaient pas.
Les banques agissent d’une façon analogue en assimilant à leurs fonds propres l’argent qu’elles ont en dépôt. Elles peuvent ainsi, par une simple ligne d’écriture, créer de l’argent « scriptural »
Cette opération est rendue possible car les banques savent que leurs déposants ne réclameront pas tous leur argent en même temps. Il suffit donc qu’elles conservent une réserve égale à une fraction de ces dépôts. Notons bien que cet argent créé « ex nihilo » augmente la masse monétaire* en circulation car, au fur et à mesure que les clients rembourseront le prêt, cet argent remboursé sera reprêté et qu’en définitive, si le montant des réserves obligatoires est de 10%, la banque pourra prêter 9 fois plus d’argent que ce qu’elle possède physiquement. Ceci s’appelle « l’effet de levier ».
Le danger vient de ce que, comme disait le sapeur Camembert, « passées les bornes, il n’y a plus de limites ! »
Lorsque l’effet de levier augmente inconsidérément, la banque devient fragile car les moindres incidents de paiement ou un faible retournement de tendance d’un marché peuvent la conduire au dépôt de bilan. Imaginons un effet de levier de l’ordre de 30 ou 40. Si la banque subit une perte de 3 ou 4%, ce sont tous ses fonds propres qui disparaissent immédiatement.
C’est ce qui s’est passé en 2008 dans l’Union Européenne. Ne pouvant accepter une faillite simultanée des banques, les états ont dû massivement les renflouer avec l’argent des contribuables. Pour éviter qu’un tel phénomène se reproduise, les dirigeants politiques européens ont donc décidé de confier à la Banque Centrale Européenne la mission des contrôler les banques commerciales.
Or, et c’est là où le bât blesse, c’est que la BCE se trouve en conflit d’intérêts évident. Elle doit superviser des banques alors qu’elle appartient elle-même à d’autres banques. Elle va pouvoir, dans les faits, posséder un droit de vie ou de mort sur des banques qui sont concurrentes de celles à qui elle appartient. Gageons qu’on va voir disparaître rapidement les banques « non-systémiques » au profit des banques « systémiques » car la BCE va appliquer le principe du « too big to fail ». Ce principe démontre à lui-seul le total dénuement dans lequel se trouvent les dirigeants politiques en ce qui concerne la reprise du contrôle du pouvoir financier.
Ceci ne constitue qu’une illusion de supervision qui va encore renforcer le poids des grandes banques qui sont maintenant devenues totalement hors du contrôle de toute autorité de régulation. Ne pouvant directement prêter de l’argent aux états comme elle devrait le faire en tant que banque centrale, la BCE impose donc à ceux-ci de s’endetter encore davantage auprès des organismes financiers privés avec les conséquences qu’on peut imaginer.
G.Collard et J. Goychman
*La masse monétaire en circulation dans une zone ou un pays donné, est la somme de l’argent fiduciaire (monnaie en billets et pièces) et de l’argent scriptural (lignes d’écriture sur les livres de comptes).
Effrayant ! Sachant en plus que les modèles de spéculation ont de graves lacunes dans le sens où ils ne fonctionnent sans risques que quand le « Marché » est « Stable » (les matheux ne savent encore pas au bout de 104 ans ce que cela veut dire concrètement)
Bravo Messieurs pour votre exposé. Il va dans le sens de celui dénoncé par Etienne CHOUARD, Myret ZAKI, (l’excellentissime Henri GUILLEMIN), P-Y ROUGERON, Béatrice PIGNEDE… Les hors systèmes, comme les appellent la petite sous mentalité « intelligentsia » parisienne dénoncent, avec vérité, les mécanismes monétaires et ceux qui les dirigent. L’argent virtuel bancaire fonctionne selon le principe d’un récipient percé, vous pouvez toujours le remplir d’eau, il n’en reste rien. L’argent suit la logique des subprimes américains, vous prêtez l’argent du 1er au second et ce répété à l’infini ainsi le dernier se retrouvera dépouiller de tout. Tant que les humains, trop préoccupés à gérer leur existence, ne prendront pas conscience que les banquiers sont les premiers spoliateurs, destructeurs, planétaires des biens d’autrui alors ils continueront sciemment cet effet de manche qu’ils pratiquent avec habilité. Enfin, Ils détourneront par des sujets détournés l’humain de toute réflexion sur leurs modes de fonctionnement et exploiteront la crédulité humaine, à moins d’un sursaut des consciences selon le modèle des « bonnets rouges bretons ». Il faudrait trouver un tremplin juridique pour les écarter de leur prise d’intérêt des banques centrales (BCE, banque de France…) car même cette dernière (BDF) appartenait à des banquiers privés. Il devient urgent que les Etats reprennent en main la frappe de leur monnaie en privant les banquiers « privés » d’affaires d’être administrateurs, actionnaires de la banque d’Etat.
Je partage cette information avec vous tous, si son contenu vous intéresse.
Ironie de l’Histoire: au moment même où les diplomates de six pays se réunissent
à Genève pour négocier un accord sur le programme nucléaire iranien qui pourrait
déboucher sur un allègement des sanctions, BNP Paribas arrive elle aussi au bout
de dures négociations. Avec la justice américaine. La banque française a
confirmé qu’elle s’attendait à payer une forte amende pour avoir contourné les
embargos américains depuis sa succursale de Genève.
«Faire valoir ses arguments».
BNP Paribas avait indiqué il y a déjà plus d’un an qu’elle était la cible d’une
enquête du Département de la justice au sujet «de certains paiements en dollars
impliquant des Etats ou des personnes qui pourraient être soumises aux sanctions
économiques édictées par les lois américaines». La banque disait avoir lancé une
enquête interne «rétrospective» à ce propos en mars 2012. S’en est suivi un long
silence, jusqu’au 31 octobre dernier.
BNP Paribas a discrètement introduit quelques lignes dans les annexes de ses
résultats trimestriels, indiquant que la banque avait «maintenant presque
terminé cette revue interne». Ses conclusions seront présentées «prochainement»
aux autorités américaines. BNP Paribas aura alors l’occasion de «faire valoir
ses arguments». L’établissement reconnaît déjà que son enquête interne «porte
sur un volume significatif d’opérations» conduites depuis Genève.
(…)
BNP Paribas fait remarquer que les opérations qui lui valent aujourd’hui ces
reproches n’étaient «pas interdites par la réglementation des pays des entités
du Groupe qui les ont initiées». Elles n’en sont pas moins «susceptibles d’être
considérées comme non permissibles au regard des règles américaines», concède la
banque, qui refuse d’évaluer l’ampleur de la sanction qui lui pend au nez. «Il
est à noter», précise-t-elle en-core, que des enquêtes «similaires ont été
engagées dans nombre d’institutions et ont souvent conduit à des ( ) amendes
significatives». Les rumeurs évoquent des montants en milliards de dollars.