BCE : On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif…

Cette vérité première ne semble pas avoir convaincu tout le monde. Le gouverneur de la BCE, Mario Draghi, nous a fait son show habituel la semaine passée. Fortement médiatisée, accueillie favorablement par tous nos médias « bien-pensants » avant même sa diffusion, sa prestation ne pouvait que susciter la hausse des marchés boursiers complaisants. Pour autant, elle ne modifie pas fondamentalement le cours des choses. Les mêmes causes produisant les mêmes effets dans le même contexte, il n’y a guère lieu de pavoiser.
Où en sommes-nous aujourd’hui, six ans après la crise ? L’économie européenne (si tant est qu’on puisse parler d’une telle économie) est caractérisée par une déflation salariale consécutive à des plans d’austérité interminables. Les déficits budgétaires ont du mal à se réduire et les dettes publiques continuent leur mouvement ascendant. Bref, rien de nouveau sous le soleil. L’optimisme de M. Draghi semble résister à l’usure du temps, malgré cet état alarmant. Il nous affirme que les banques vont être quasiment obligées de prêter de l’argent aux entreprises, du fait des taux négatifs que la BGE va dorénavant pratiquer.
Outre le fait que ce taux (-0,15%) n’est pas franchement dissuasif, on a du mal à percevoir le mécanisme qui va conduire les dites banques à faire maintenant ce qu’elles ne font plus depuis plusieurs années. Les entreprises n’investiront dans leurs outils de production qu’à la condition qu’elles aient des perspectives de développement. La déflation salariale et cette incertitude sur l’avenir limitent les dépenses des gens à ce qui leur est strictement indispensable. Les dépenses « secondaires » sont en baisse constante, ce qui se traduit par une diminution de la demande. Or, c’est la demande en produits qu’il fabrique qui va inciter le chef d’entreprise à investir et à embaucher, de façon à augmenter sa capacité de production pour la satisfaire dans un délai raisonnable.
Tous les dirigeants d’entreprises savent que, sauf à avoir une situation de monopole, leur clientèle n’est pas « captive » et que s’ils n’arrivent pas à les satisfaire, les clients iront voir ailleurs. Mais pour l’instant, de clients il n’y a pas. On peut donc s’évertuer à donner aux entreprises tout l’argent disponible, même à des taux très bas, si la demande ne reprend pas, « l’âne n’aura pas soif ». On voit la limite de l’action de la BCE apparaître très rapidement, et son efficacité très relative. Il y a fort à parier que cette masse d’argent mise à la disposition des banques trouvera un autre chemin que celui de « l’économie réelle » et ira alimenter les marchés boursiers, augmentant encore un peu plus les différentiels économiques.
La mesure qui s’impose aujourd’hui, tout le monde la connaît, mais personne ne veut en parler, et en tout cas, surtout Mario Draghi. Puisqu’une dévaluation compétitive est impossible, en raison de l’euro, qui est utilisé dans toute la zone, il faudrait pour le moins une « réévaluation » des salaires en Allemagne, qui fasse repartir la demande allemande. Cela aurait beaucoup plus d’effets que les mesures annoncées. Seulement voilà, les dirigeants allemands ne veulent pas en raison de leur aversion profonde à l’inflation sous toutes ses formes. On est donc réduit à des petits expédients qui auront à peu près autant d’efficacité qu’un « cautère sur une jambe de bois »
Et c’est tout le problème de cette Europe mal bâtie. On ne peut pas satisfaire tout le monde à la fois, en raison de la disparité des situations. Mais il y a encore plus grave, c’est que cette Europe a été édifiée sur la « libre concurrence », y compris des états entre eux. Cette situation est véritablement ubuesque car on impose à chaque pays en crise d’augmenter sa compétitivité sans lui donner les moyens qui permettrait de le faire.
La dévaluation étant proscrite, il ne reste que l’austérité de la rigueur budgétaire pour diminuer les dépenses publiques et la déflation salariale pour restaurer notre compétitivité industrielle. D’où l’idée du fameux pacte de responsabilité sensé faire diminuer le chômage par diminution des charges des entreprises, qui, d’après le manuel, devraient se mettre à embaucher. Cette « relance par l’offre » s’apparente à une remise en état de nos entreprises leur permettant d’attendre le client d’un pied ferme. Cela ne suffira pas car tous nos voisins européens font strictement la même chose.
En réalité, nous traînons cette situation depuis plus de 30 ans. Simplement, elle était masquée par des dévaluations à intervalles plus ou moins réguliers du franc de l’époque. (Environ 7 ans en moyenne) Il est probable que nos choix stratégiques industriels n’ont pas été bons. Nous avons privilégié des produits dits « d’entrée de gamme », notamment dans l’automobile ou à faible valeur ajoutée alors que les allemands se sont orientés vers le haut de gamme et la forte valeur ajoutée. La mondialisation leur a ensuite ouvert les portes qui se sont fermées devant nous. Ce phénomène se vérifie parfaitement avec notre industrie du luxe, mais qui , malheureusement, est quelque peu marginale.
Si nous continuons ainsi, la diminution inexorable de nos salaires et de nos pensions de retraite va toucher de plus en plus de monde. Or une diminution de 15 ou 20% n’a pas le même effet pour tout le monde. Si vous gagnez 10 ou 15.000 € par mois, vous continuerez à vivre décemment. Si vous gagnez 1500 € par mois, cela devient tragique. Vous ne vous en sortez plus.
Or les produits qui sont vraiment nécessaires, sont encore d’origine française. (Peut-être plus pour longtemps) Ce qui veut dire qu’en cas de dévaluation de notre monnaie, leur prix ne change pas, ou très peu. C’est le cas des loyers et de l’alimentation de base. Certaines dépenses énergétiques vont augmenter, mais pas dans les proportions de la dévaluation de la monnaie, en raison de l’importance de la taxation de ces produits. Les taxes n’ont en effet aucune raison d’augmenter en pourcentage. Il faudrait même probablement dévaluer un peu plus que ne l’imposerait un simple retour à la compétitivité, pour augmenter les salaires, afin de faire renaitre une certaine demande.
De Gaulle disait : « Il n’est pire déformation de l’esprit que de voir les choses non pas telles qu’elles sont, mais telles qu’on voudrait qu’elles soient » Or, les choses apparaissent bloquées. La machine économique continue certes à tourner, mais plus par inertie que par conviction. Pour lui redonner de la vigueur, il faudra plus qu’un simple ajustement à la marge.
Les effets d’annonce n’ont qu’un temps. Les bulles boursières également, et il est probable que le résultat des actions entreprises par la BCE contribuera à les gonfler un peu plus, les liquidités mises sur le marché n’ayant que très peu de chances de se retrouver dans « l’économie réelle ». Suivant un processus bien établi, les arbres ne montant pas jusqu’au ciel, cette bulle finira par éclater, engendrant une nouvelle crise financière qui ruinera les efforts entrepris pour tenter de sortir de la dernière.
Il faut admettre un principe de réalité, qui est que, quelques soient les mesures prises par la BCE pour retrouver le chemin de la croissance économique de l’union Monétaire, les propres statuts de celle-ci les rendent inefficaces. Les pays qui ont su garder le contrôle de leur monnaie sont les seuls qui arrivent à se sortir de cette situation dans laquelle les autres s’enfoncent de plus en plus. Ce constat, pourtant facile à effectuer, ne semble pas troubler nos élites dirigeantes qui continuent à voir dans le maintien de notre pays à l’intérieur de la zone euro la seule voie possible pour tout redéploiement industriel.
Jean Goychman
Merci Jean et Gilbert,
A Marie et Anne sa mère: Religieuses du pélerinage culturel! Marianne, ( laïque?)
J’ignore, si la cité impériale interdite nantaise ajoutera un mémorial pour symboliser avec un monument de la » connerie durable » l’endettement public de la France. Les sectaires du pèlerinage des idoles de Royal de Luxe en étaient agenouillés sans prières de s’essuyer les pieds! Je viens d’entendre un » responsable » intermittent en grève de festival affirmer: » je sais, je me tire une balle dans le pied ». S’il pouvait devenir cul – de – jatte, cela économiserait un milliard de déficit par an. Un trou de balle salutaire qui ne plombera pas la caisse chômage de la concurrence du plombier Polonais! Les économistes de l’ode à la fille de joie qui envahissent les médias expliquent que les taux d’endettement de la France sont au plus bas! C’est positif … Comme le sondage de François! Si bas que pour relancer l’économie le taux du livret d’épargne de nouveau « volé » va baisser à un pour cent! Les signatures d’OF, de journalistes pro- européens de fondations subventionnés ( dont celle demandant la canonisation de » chou man ») viendront de nouveau insulter mon patriotisme de populisme!Mais, Kafka devient si banal copié de lois: Critiqué, par les professionnels de l’immobilier, la loi Alur de Cécile Duflot sur le logement est une catastrophe! Le Conseil des ministres examine les pistes proposées par Sylvia Pinel, la nouvelle ministre du Logement. Le marché immobilier, déjà à l’arrêt, est victime de d’une loi fleuve qui compte 85 articles et plus de 200 décrets d’application qui doivent encore être promulgués. Il y a pire de l’utopie écologiste! Laissons la petite Venise nantaise se naufrager à coups de pompes hydrauliques de subventions inondables! Marianne Brésilienne, c’est la théorie du genre du « pied » des stades et du futur scandale du foot mondial! La nouvelle Ministre des sports viendra nous budgéter le prix du transport d’un car blacks, blancs, beurs du fil à couper le beurre! Vite un match, Irak – Iran! Marianne, ne pas oublier la distribution gratuite des capotes. Les religions en paix couchent toutes dans le même lit. A quelques tombes et bombes du dernier repos des guerres! TABOU.
Royal de Luxe spectacle du 14 Juillet d’une armée sans dotation de cirage de rangers … Un scandale! Centenaire 1914 – 2014, sans la poésie d’ Apollinaire, poilu volontaire mort la veille de l’armistice!