Jean Goychman – Arrêtez de nous bassiner avec la dette !

C’est à croire que tous les journalistes qui interrogent Marine Le Pen sur son programme économique ont suivi le même stage de formation. Le plat de résistance qui les fait saliver à l’avance et dont ils pensent se délecter avec un air gourmand est le retour à la monnaie nationale en cas d’élection de notre candidate. Notez bien que, conformément à leur petit bréviaire d’interrogation, ils préfèrent employer le terme de « sortie de l’euro » afin de donner un côté plus dramatique à cette mesure. Et ils enchaînent immédiatement sur un petit reportage qui tombe à point nommé dans lequel on voit un économiste réputé (ils sont un petit groupe quatre ou cinq à alterner sur les chaînes d’infos en continu) qui nous explique que vont s’abattre sur nous tous les fléaux de la Bible et en particulier une augmentation vertigineuse de nos dettes en raison d’une dévaluation abyssale que subirait notre monnaie nationale retrouvée.
Avant de poursuivre sur ce sujet, arrêtons-nous un instant sur ce qui fait la valeur d’une monnaie et le fait qu’elle puisse s’apprécier ou se déprécier. Durant une très longue période, le cours d’une monnaie était lié à celui d’une matière, d’une denrée ou bien d’un objet. Pour des questions de commodité, l’or est devenu au fil du temps, avec d’autres métaux comme l’argent, la matière de référence pour les transactions importantes et celles de moindre valeur se faisaient couramment avec des pièces en argent . Il y avait donc des pièces jaunes et des pièces blanches et c’est leur poids qui en faisait la valeur. Le « louis d’or » connu sous le nom de « Napoléon » contenait environ 6 grammes d’or et sa valeur est restée inchangée durant plus d’un siècle.
Cela ne faisait guère le bonheur des banquiers qui ne pouvaient pas émettre plus de billets de banque qu’ils n’avaient d’or dans leurs caves, en raison de la garantie de convertibilité en or de ces billets, convertibilité à laquelle ils devaient s’engager. On conçoit aisément l’intérêt que représentait pour eux le fait de s’en affranchir car, comme le disait le sapeur Camembert de Courteline, « passées les bornes, il n’y a plus de limite… » Comment faire pour y parvenir fut la grande question à laquelle ils mirent environ deux siècles à répondre. Je ne vais pas vous raconter comment ils s’y sont pris car il existe d’excellents bouquins là-dessus* mais allons directement au 15 aout 1971, date ou Nixon mit fin, sur la demande expresse de la Réserve Fédérale, à la convertibilité-or du dollar, retirant ainsi toute valeur de référence aux principales monnaies utilisées dans le monde. Toutes ces monnaies se mirent alors à « flotter » les unes par rapport aux autres devinrent des « marchandises » qui s’achetaient ou se revendaient au fil du temps. Et c’est précisément ce que les spéculateurs attendaient.
Monnaie d’échange internationale imposée par la puissance américaine (et les financiers qui en avaient pris le contrôle) le dollar fut imposé, notamment pour les transactions concernant le pétrole. Ce fut, dès 1973, l’ère des « pétro-dollars ». Ce qui est appelé le « choc pétrolier » de 1973 consistât en une augmentation décidée par l’OPEP du prix du baril qui grimpa de 3 à 12 dollars en un an. Une telle augmentation aurait été impossible si le dollar était resté aligné sur l’or car il n’y en aurait pas eu assez pour couvrir les achats de pétrole.
Or, dans le mode de fonctionnement de la Réserve Fédérale, (qui est le même que celui des autres banques centrales réputées indépendantes) il faut une reconnaissance de dette émanant du Trésor Américain pour imprimer des billets. Vous voyez la mise en place du système…
Il faut noter que c’est durant cette même période que la plupart des banques centrales des pays occidentaux devinrent indépendantes des pouvoirs politiques, imitant ainsi la Banque d’Angleterre, indépendante depuis sa création en 1694. En France, ce fut la loi du 04 janvier 1973 qui dirigea les bons du Trésor vers les marchés financiers en interdisant à la Banque de France d’imprimer des billets contre ces bons, comme elle le faisait avant sans prélever d’intérêt. Le graphique suivant montre clairement que 1973 fut le dernier budget en équilibre de notre pays.
Or, c’est précisément ce déficit budgétaire récurrent qui est à l’origine de notre dette publique. Voici la représentation dans le temps de cette dette croissante :
La courbe en bleu représente la dette exprimée en % du PIB et celle en rouge sa valeur en milliards d’euros. On ne peut que constater la corrélation des courbes entre-elles. Enfin, le 3ème graphique montre notre dette publique actuelle comparée à ce qu’elle serait si nous étions resté dans le système sans intérêts d’avant 1973**. Bleu foncé, dette actuelle et bleu clair ce qu’elle serait dans le système d’avant 1973. Si nous réactualisons la courbe bleue foncée, la dette 2016 dépasse les 100% du PIB alors que celle figurée en bleu clair serait de l’ordre de 20%…
Il faut également savoir que cette dette est issue d’une création monétaire, au moins pour ses 9/10èmes Ce que nous prêtent ces fameux marchés financiers est essentiellement une monnaie scripturale, c’est-à-dire une ligne d’écriture sur un compte. C’est donc de la monnaie « virtuelle » créée ex-nihilo. Les intérêts que nous versons chaque année, appelé le « service de la dette » eux, sont bien réels et représentent environ 50 milliards d’euros. Si nous sortions de l’euro, nous devrions, bien sûr, continuer à payer des intérêts, mais ceux-ci seraient automatiquement convertis dans la nouvelle monnaie nationale, avec son cours en equivalent-euro au jour de son entrée en service. L’éventuelle dévaluation de cette nouvelle monnaie ne ferait que réduire la charge de ces remboursements. Par contre, la nouvelle dette, sans intérêts, nous permettrait de réduire encore cette charge. Cette dévaluation n’a cependant rien d’automatique et ne devrait pas durer. Cependant, elle présenterait un réel avantage compétitif pour notre économie, qui retrouverait des couleurs.
Au bout d’une dizaine d’années environ, nous pourrions ainsi ramener cette dette publique à un niveau acceptable, nous permettant ainsi de diminuer les impôts tout en augmentant nos investissements. Il faut bien comprendre également que les chances de survie de l’euro sont très faibles dans tous les cas, mais en particulier si le peuple français décidait de quitter cette monnaie unique, comme lui dicterait l’intérêt de notre Etats-Nation.
Enfin, et j’ai gardé le meilleur pour la fin, au cas où, sous la poussée des spéculateurs, nous serions conduits au défaut de paiement, nous nous en relèverions, car nous sommes un pays riche. Beaucoup plus riche notamment que l’Allemagne en 1953, lorsque elle-même a été déclarée en défaut et que ses dettes ont été annulées, ce qui lui a permis de redémarrer avec le succès que l’on connaît. Pour la petite histoire, la Grèce, qui faisait partie de ses créanciers de l’époque, a accepté de réduire considérablement le montant de la dette allemande, due aux dommages de guerre….
* Notamment « La guerre des monnaies » de HongBing Song ed Le retour aux sources
** http://simonthorpesideas.blogspot.fr/2012/11/bernard-lietaer-others-money-and.html
Jean Goychman
tout cela est tres clair et il n’y a aucune raison de craindre une sortie de l’Euro remplace par un nouveau Franc a parite egale
bonjour
pfff c est la blague de cours de récréation
quel est le + lourd le kilo de plomb ou le kilo de plume ???
transformé en la dette euros ou la dette franc ??
la petite fille de cm1 répond le poids est le meme c est le volume qui change
moi artisan nimois je répond le poids de la dette est le meme c est le nombre de billet qui change …
commentaire libre de droit mr collard utilisez le mais les experts et les journalistes économique ne comprendront meme pas !!!
quelle rigolade