Jean Goychman : Ce front républicain qui veut la mort de la nation
Depuis plusieurs mois, on entend parler de partis républicains, de front républicain ou encore de « valeurs républicaines ». A ma connaissance, depuis plus de soixante dix ans, la République n’a jamais cessé d’exister. On peut même aller plus loin puisque de Gaulle lui-même a refusé d’accéder à la demande du Conseil National de la Résistance et de son président Georges Bidault qui le pressait de « rétablir la République » en lui rétorquant que, le gouvernement de Vichy étant réputé illégitime, celle-ci avait perduré sans discontinuer dans son existence.
Alors, pourquoi ces rappels incessants ? Avant tout pour essayer d’accréditer l’idée que notre formation politique, le Rassemblement Bleu Marine, n’était, somme toute, qu’un ramassis de nostalgiques de Vichy et de la triste période qu’a vécu notre pays sous l’occupation nazie.
Il y aurait donc deux sortes de français : les républicains qui sont de bons français et les autres, qui ne peuvent être qu’anti-républicains.
Nous ne devons plus accepter ce langage, surtout lorsqu’il vient de gens dont l’action politique consiste depuis plus de trente ans à faire disparaître la Nation Française. Car la République est née avec la Nation et les deux sont indissociables l’une de l’autre. Comment peut-on défendre la République, à laquelle tous les Français sont attachés et l’ont prouvé par leurs sacrifices collectifs, toutes opinions politiques confondues, sans vouloir défendre notre Nation et naturellement l’Etat dont le pouvoir représente (ou devrait représenter) les attributs de notre souveraineté.
Il y a là un paradoxe qui mérite d’être relevé. Le Parti Socialiste n’est-il pas l’héritier idéologique de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) ? L’UMP n’est-elle pas née de la rencontre improbable mais essentielle pour le « petit réchaud électoral » entre des gens qui se prétendaient gaullistes (on peut se demander pourquoi) et des centristes issus des rangs du MRP dont le penchant pour une Europe fédérale était sans équivoque ?
Alors, en quoi ces seraient-ils plus qualifiés que d’autres pour dire qui est républicain et qui ne l’est pas ?
Tout ceci n’est qu’un subterfuge de « communicant » pour tenter de disqualifier d’une manière insidieuse ceux qui, au contraire, veulent défendre la République au travers du maintien de la Souveraineté nationale. De même ce soi-disant « front républicain » qui n’existe que durant les campagnes électorales et qui est escroquerie intellectuelle tendant à faire croire que la Patrie est menacée par ceux-là même qui sont animés par le seul but de la défendre.
Car enfin, qui menace le plus notre patrie ? Ceux qui élaborent, signent et ratifient les traités internationaux qui aliènent à chaque fois un peu plus notre souveraineté ou ceux qui essayent d’en combattre les effets néfastes ?
Et puisqu’il faut aller au bout de la réflexion, peut-on qualifier de « républicaine » l’action qui a consisté à anéantir le résultat du référendum du 29 mai 2005 et faire ratifier « en catimini » et après avoir dénaturé notre constitution un traité dit « de Lisbonne » qui nous imposait de facto ce que la majorité du peuple Français avait pourtant refusé ?
Or, ce traité a été ratifié uniquement parce que les représentants de nos partis qui se disent « républicains » l’ont décidé en congrès.
Alors, une fois de plus, citons en conclusion un extrait du fameux discours de Bruneval prononcé par de Gaulle le 30 mars 1947
« « Le jour va venir où, rejetant les jeux stériles et réformant le cadre mal bâti où s’égare la nation et se disqualifie l’Etat, la masse immense des Français se rassemblera sur la France. «
Car c’est bien, au travers de tous ces discours en faux-semblant et de cette cuisine électorale, basés sur des arguments qui n’en sont pas, de l’avenir de la France en tant que Nation libre et souveraine dont il est question.
Jean Goychman