Jean Goychman – Démocratie et petits calculs entre amis…
Ca y est, le coup de départ lançant la ruée vers l’Elysée a été tiré. Il faut dire qu’ils piaffaient tous d’impatience dans les « starting blocks ». Tous prompts à critiquer « l’exercice du pouvoir solitaire » lorsqu’il ne leur appartient pas, aucun ne semble pourtant prêt à y renoncer. Le plus cocasse, c’est que ce combat « a mano » dans lequel ils vont s’affronter n’est pas l’élection présidentielle prévue le 23 avril 2017, mais celui des élections primaires.
Mode opératoire venu des Etats-Unis, non défini dans notre constitution, ces élections « entre amis » (enfin, si l’on peut dire) sont destinées à faire sortir du chapeau non pas un lapin (ou encore moins une colombe symbole de la paix) mais le nom de celui choisi par ses partisans pour affronter les autres candidats pour l’élection officielle. De Gaulle, dont l’amour qu’il portait aux partis politiques est légendaire, avait pourtant très clairement expliqué lors du référendum de 1962 portant sur l’élection du président au suffrage universel, qu’il s’agissait d’une rencontre entre un peuple et un homme.
Que les féministes ne s’offusquent pas, de Gaulle ayant accordé le droit de vote aux femmes dès le 21 avril 1944 (avant le débarquement) avait pris la précaution de faire ajouter dans son ordonnance : « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes » Il n’empêche que l’esprit de notre constitution est bien celui-là. Or, ce système d’élections primaires, dont on conçoit l’intérêt pour les « chefs de partis » qui sont doublement gagnants car ils peuvent écarter leurs seconds couteaux en leur promettant portefeuilles et prébendes, est la porte ouverte à ceux qui possèdent la finance et les médias. Il suffit d’alterner interviews et sondages pour « fabriquer » le candidat qu’ils souhaitent voir gagner. De plus, quel que soit le candidat élu, il fera leur politique, et c’est ça qui compte.
D’autant plus que les prochaines élections vont être assez particulières. Ces idiots qui constituent majoritairement le peuple français, c’est-à-dire vous et moi, semblent accorder, si l’on en croit les sondages, une place privilégiée à celle qu’on entend le moins, Marine Le Pen.
Renonçant d’entrée de jeu à briguer la première place à l’issue du premier tour, nos impétrants se contenteraient de la seconde. Tous ces vieux routiers de la basse politique font, comme disait de Gaulle « cuire leur petite soupe sur leur petit réchaud » Ils établissent un postulat suivant lequel Marine Le Pen ne peut pas devenir présidente de la République. Donc, a germé dans leur esprit un plan frelaté, négation même de la démocratie et combinard à souhait, qui consiste simplement à être qualifié pour le second tour. Ensuite, toujours selon eux, les valeurs républicaines, sorte de nébuleuse inventée pour ce genre de circonstances, devraient faire le reste et rabattre sur eux les voix qui, au premier tour du scrutin, étaient allées à leurs adversaires éliminés depuis.
Et ils n’en n’ont même pas honte. Ils vont ainsi essayer de museler des millions d’électeurs qui ont choisi Marine Le Pen au profit d’une coalition hétéroclite ou se retrouveront pêle-mêle des gens qui n’ont pratiquement rien en commun mais qui les conduira au pouvoir, sur une base de slogans éculés et dénués de toute réalité. Ils ont fait une répétition grandeur nature au moment des élections régionales et ils sont que le schéma va se reproduire en 2017. Ce n’est même pas la peine de sauver les apparences. A la limite, le premier tour suffirait pour désigner le futur président. C’est celui qui se trouverait opposé à Marine.
Et cela ne semble gêner personne. Ils ne l’attaquent même pas, tant ils sont persuadés qu’elle ne représente pour eux aucun danger. Dans les médias « bien pensants », on ne commente que les résultats des sondages concernant lesdites primaires, sans vraiment savoir quel en sera le résultat, faute de certitude sur les participants. Mais ce détail n’a aucune importance. Alors on introduit un faux suspens ; peut-être que Hollande ne se présentera pas ou peut-être que Sarkozy, poursuivi par les « affaires » va jeter l’éponge…
Pour donner l’impression que les jeux ne sont pas encore faits, on nous commente en temps réel le match Juppé – Sarkozy alors qu’il ne devrait avoir qu’une importance très relative. On lui donne du relief en supputant l’attitude de François Bayrou, qui pourrait se porter candidat, ce qui diminuerait le score de Sarkozy au premier tour et, peut-être, redonnerait ses chances à Hollande.
Et les Français, dans tout ça ? Il serait peut-être temps de se rappeler que les élections sont avant tout une histoire d’électeurs. Tous ces gens qui invoquent d’une façon quasi permanente la République et la Démocratie sont-ils conscients de la réalité de cette situation ? Avec de telles attitudes entièrement partisanes, sont-ils en mesure de répondre aux aspirations d’un peuple qui se sent de plus en plus étranger à toutes ces manœuvres qui se sont soldées depuis plus de quarante ans par un pathétique « on prend les mêmes et on recommence » et dont le seul résultat tangible est l’affaiblissement continu de notre pays, qu’on n’ose même plus appeler « patrie »
Alors, « enfants de la Patrie », le temps est venu de se retrouver ensemble pour défendre ce bien commun et puisque l’occasion nous en est donnée, brisons cette spirale du déclin programmé et faisons comprendre clairement à ces camelots diseurs de bonne aventure que le pays n’a plus besoin d’eux. Toutes leurs combines dont l’unique objet est de les porter au pouvoir en dévoyant les processus démocratiques et en leur assurant des carrières dont la longévité s’apparente à celle des dictateurs africains, ne correspondent plus aux aspirations d’un peuple qui prend chaque jour un peu plus la mesure des difficultés à venir.
Alors, ce jeu de « chaises musicales » doit s’arrêter et que nous puissions choisir, dans la sérénité et le respect de notre loi fondamentale, celle ou celui que nous jugerons digne d’exercer le pouvoir. Nous ne voulons plus de ces ambiguïtés permanentes, de ces synthèses équivoques qui ne sont là que pour donner l’impression qu’on va enfin faire quelque tout en ayant la ferme intention de ne toucher à rien, dès l’élection acquise.
Vous tous, qui nous baladez depuis des décennies, vous avez fait votre temps. Nous ne voulons plus de vous. Si vous voulez vraiment être utiles à votre patrie, si ce mot a encore un sens pour vous, battez-vous « à la loyale » Bref, faites exactement le contraire de ce que vous avez fait jusqu’à présent. Le peuple se souvient des promesses non tenues, des référendums bafoués, des pertes de souverainetés non avouées et saura vous les rappeler à l’heure du choix.
Jean Goychman
Nous ne sommes pas dupes!! on les voit venir avec leurs gros sabots….!!!
Le problème, Monsieur Goychman, c’est que une grande majorité des électeurs français adorent la soupe concoctée sur leurs petits réchauds par les vieux routiers de la basse politique. Voilà pourquoi le déclin de la France est ineluctable.
Les petites alliances entre vieux routiers de la basse politique ont donc encore de l’avenir.
Ceci d’autant que les Français qui se sentent étrangers sur leur terre natale se sentent oublies par tous les responsables politiques. Surtout quand ces responsables osent prétendre que l’islam est compatible avec la republique, ce qui illustre leur parfaite méconnaissance de cette religion.’Ce n’est pas aux musulmans de dire si l’islam est compatible avec la civilisation française, mais au peuple autochtone décider.
c’est tout a fait bien ressenti ! tous ces candidats n’ont qu’un objectif consolider une situation « acquise » !!! il n’y a qu’a voir les Bertrand Estrosi pour comprendre leurs ambitions j’espere de tout coeur que les francais auront le bon reflexe : celui de sauver la France en faisant elire DES LE 1° TOUR Marine le Pen