Jean Goychman – L’Europe : le leurre et l’argent du leurre…

Un jour, quelqu’un demanda à Jean Gabin quelle était la recette pour faire un bon film.
L’acteur répondit : « Il faut trois choses :
Premièrement : une bonne histoire
Deuxièmement : une bonne histoire
Troisièmement : une bonne histoire »
Cette remarque, pleine de bon sens, peut se décliner dans de nombreux domaines. Prenons le cas du gouvernement d’un pays. Que faut-il pour bien gouverner un pays ? Parodiant Gabin, nous pourrions dire :
Premièrement, il faut un bon projet, deuxièmement, il faut un bon projet et troisièmement…
Or, nous n’avons pas de bon projet. A vrai dire, nos gouvernants n’ont aucun projet du tout.
L’alternance politique de 2012 s’apparente plus à une relève de quart à la passerelle en gardant le même cap qu’à un véritable changement.
Navigant entre les rives de la dette publique qui augmente à chaque instant et celle du déficit qui se creuse, tentant d’éviter les écueils d’un sous-emploi hors de contrôle, l’équipage gouvernemental n’a plus de pouvoir d’initiative. En clair, élaborer un projet, c’est-à-dire définir une politique, n’est pas dans ses possibilités. Pour pouvoir élaborer un projet politique qui engage comme on disait jadis « les forces vives du pays » il faut disposer d’une certaine liberté Or, il y a des intermédiaires puissants et omniprésents qui veillent à défendre jalousement les intérêts d’entreprises privées qui les rémunèrent pour faire cela. Je veux parler de ce qu’on appelle pudiquement les « lobbies » et qui sont extrêmement actifs au niveau le Commission Européenne. Rien ne peut s’envisager qui n’ait reçu l’aval de ce qui est, hélas, devenu le véritable gouvernement européen, au mépris de toutes les règles démocratiques.
Mais au-delà du manque de liberté, lié à la perte de notre souveraineté, nos dirigeants ne semblent guère avoir d’idées pour envisager l’avenir. Cela concerne bien sûr la France, mais également tous les autres pays de la zone euro. On ne voit nulle part poindre un grand projet qui pourrait, à défaut d’être fédérateur, impliquer seulement quelques Etats. Alors, en l’absence de tout projet autour duquel les nombreuses instances soi-disant européennes auraient pu trouver une certaine justification, c’est l’actualité du moment qui va animer les conversations.
Et de l’actualité pour faire le « buzz », il y en a. Les mouvements migratoires, le sort de l’Ukraine, les exactions intolérables de l’Etat Islamique définissent les ordres du jour successifs. Tout cela, savamment et médiatiquement prolongé par les « conférences au sommet » y compris celles de l’ONU où les mêmes vont répéter les mêmes choses inlassablement, montre à l’évidence cette impasse dans laquelle s’est fourvoyé ce que certains continuent à appeler « le projet européen »
Car tout ceci n’est qu’un leurre, une illusion d’optique destinée à camoufler la réalité des choses. En un mot, accréditer l’idée d’une Europe capable de prendre des décisions alors qu’on constate chaque jour cette impuissance congénitale à trouver un accord sur quoi que ce soit, à 18 comme à 27. Mais derrière ce leurre, il existe une réalité soigneusement dissimulée, qui est la totale sujétion des gens, élus ou nommés, auxquels nous confions notre sort avec une certaine naïveté, à la politique définie outre-Atlantique.
A vrai dire, cette question est consubstantielle à l’idée même de l’Europe. Si, au départ, dès la fin de la seconde guerre mondiale, on nous avait dit : « Avec la paix, une nouvelle ère s’ouvre et la victoire des Américains, prévalant sur toute autre considération, nous impose, nous les peuples européens, d’accepter la prééminence américaine », il est probable que les choses n’auraient pas pris la même tournure.
Au lieu de cela, on nous égare dans des faux débats provoqués par des arguments dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils étaient « orientés » L’idée de détruire notamment les nations européennes au motif que « les nations, c’est la guerre » est totalement fallacieuse.
Dans le concept de la nation, il y a d’abord et avant tout un peuple. A-t-on jamais vu un peuple pris en tant que tel déclarer la guerre à qui que ce soit ?
Mais la disparition supposée des nations européennes implique qu’on crée une autre structure pour regrouper les gens. Les plus pressés ont tout de suite émis l’idée d’une sorte de fédération d’Etats, dont les peuples respectifs seraient dirigés par une instance supranationale qu’on appellerait « gouvernement européen » Inutile de dire que les membres non élus de cette instance seront cependant « choisi » par quelqu’un.
Et voilà justement la dernière question posée. Comment se fait-il que tous nos dirigeants « européens » se soient, depuis des décennies, conduits comme s’ils étaient les défenseurs des intérêts américains et qu’à ce titre ils aient toujours manifesté un certain tropisme « pro-occidental » ? Un simple exemple : depuis la disparition de l’Union Soviétique, rien ne s’opposait à ce que l’Europe et la Russie cherchent à se rapprocher, et on peut penser que chacune des deux parties y aurait eu un intérêt. Bien au contraire, on a assisté à une sorte de ralliement des positions européennes sur celles des Etats-Unis. Pire, c’est même l’Europe qui se situe en première ligne dans l’affaire des sanctions contre la Russie, et qui se tire ainsi une « balle dans le pied »
Comment s’effectue le choix de nos futurs dirigeants ? Il se fait d’une manière discrète mais non secrète par le biais de ce qu’on appelle des « think tank (1) » Ces clubs ont la particularité de rapprocher, dans un cadre à l’abri des yeux et surtout des oreilles indiscrètes, les « faiseurs d’opinions » et ceux qui les financent. Ils invitent assez régulièrement des personnalités dont ils pensent que le parcours, la culture ou l’état d’esprit les prédisposent à devenir de futures recrues. Généralement choisis dans un large éventail politique, ils ont en commun une foi inébranlable dans le libéralisme économique et dans les bienfaits de la mondialisation. Partant de là, le processus est assez simple. Invités à une ou plusieurs réunions, ils ont ainsi l’opportunité de s’exprimer. Ceux qui passent avec succès cet « oral » se verront pris en main et propulsés sur le devant de scène, tous médias confondus. C’est cette médiatisation qui fabrique, en fonction des cas, l’élection ou la nomination.
C’est de ce double leurre que provient l’impossibilité dans laquelle se trouve l’Union Européenne de construire le moindre projet. La voie de la fédéralisation semble irrémédiablement compromise pour plusieurs raisons :
La première est l’absence d’élément fédérateur à l’intérieur de l’Union. On a voulu croire que l’avènement de l’euro remplirait ce rôle, mais c’était sans compter sur les réflexes nationaux qui ont prévalu, avec un total manque de solidarité des Etats les uns envers les autres.
La deuxième vient de ce que personne ne veut payer pour les autres, en particulier en mutualisant certaines choses, à commencer par les dettes.
Enfin la troisième vient du fait que les Etats-Unis n’entendent pas partager leur leadership sur le reste du monde et qu’une Europe fédérale deviendrait pour eux un challenger qui pourrait se révéler dangereux sur le plan économique.
Cette fédéralisation n’étant guère possible, l’Union Européenne, comme tous les projets bâtis sur des leurres ou des trompe- l’œil, finira par se déliter. C’est pourquoi il devient urgent de réorienter différemment ce projet, en le rendant purement européen, mais incluant les Etats européens exclus jusqu’à présent de par la volonté américaine.
De Gaulle, lors de sa conférence de presse du 15 mai 1962, avait déjà soulevé cette question (2). Force est de constater que les choses n’ont guère changé, si ce n’est que l’emprise américaine s’est davantage accrue sur l’Union Européenne. Il avait déjà attiré l’attention sur l’absence de politique commune de l’Europe, pourtant réduite à l’époque aux six signataires du traité de Rome.
- Parmi les plus influents de ces « Think Tanks », on peut citer le Club des Bilderberg et la Commission Trilatérale, tous deux d’inspiration très « mondialiste » Parmi les politiques français ayant répondu à l’invitation du Bilderberg ces dernières années, on trouve (entre autres) Manuel Valls, François Fillon, Fleur Pellerin et Emmanuel Macron
Coté Trilatérale, nous trouvons Mario Draghi, J M Barroso (également Bilderberg) E Guigou, pour ne citer qu’eux…
(2) Voir la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=WRXsQ96H144
Jean Goychman
Une situation géopolitique bien décrite dans le roman « 2019 La révolution des drones » http://livre.fnac.com/a9132638/Franck-Masselaert-2019-La-revolution-des-drones
Comme pour un mauvais film , la récente Histoire Européènne démarre? sur une énorme escroquerie à ce principe sacré de la République : LE NON RESPECT DU REFERENDUM AYANT RECOLTE UNE MAJORITE DE « NON » A LA CONSTITUTION EUROPEENNE SOUS J CHIRAC !!!
On a agit en violant la décision du peuple Français !!! SI CELA N’AVAIT PAS ETE LE CAS , NON N’EN SERIONS PAS LA!!!
PARTANT DE CETTE DECISION ABUSIVE DE FORCER COMME UN COUP D’ETAT LES FRANCAIS A ADHERER A CETTE « EUROPE MAASTRICHIENNE », RELEVE DE LA TRAHISON VIS A VIS DES REGLES ELEMENTAIRES DE LA REPUBLIQUE !!! DONCLA DEMOCRATIE N’EST PLUS A L’ORDRE DU JOUR EN FRANCE !!!