Jean Goychman – Quittons l’Union Européenne avant qu’elle nous tue…
Il y a 65 ans, 5 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, naissait le rêve européen. La plupart des esprits, tous payss confondus, avaient encore dans l’oreille les bruits des bottes et des bombes. Il était normal que la paix retrouvée soit considérée comme le bien le plus précieux à conserver quoi qu’il advienne. Or, ce qui aurait dû grandir l’Europe en tant que continent est devenu sa faiblesse. Cette guerre qui venait de s’achever avait consacré l’hégémonie américaine sur l’ensemble de la planète et certains esprits désireux d’installer au plus vite un gouvernement mondial dont ils allaient « tirer les ficelles » ont cherché à exploiter cette nouvelle situation.
L’idée en soi n’était pas nouvelle et on peut même dire qu’elle fait partie d’une sorte de patrimoine de l’Humanité. Tous les grands empires de notre histoire, récente comme ancienne, ont toujours eu en filigrane plus ou moins marqué cet objectif ultime. Jusqu’alors, les moyens technologiques dont ils disposaient ne leur avait guère permis de faire fructifier cette idée. Le principal obstacle, auquel la volonté expansionniste s’est toujours heurté, est celui du sentiment qu’éprouvent les femmes et les hommes d’appartenir à un ensemble qu’on appelle une nation. Je ne vais pas me lancer dans de grandes explications pour savoir comment on définit une nation, d’autres l’ayant bien avant et beaucoup mieux que je ne pourrais le faire. On ne peut que constater, par exemple pour chaque match international de foot-ball, ou tout autre sport, que l’idée d’appartenance à une nation est omni présente. Même chez nos voisins allemands, c’est cette idée qui a permis après plus de 45 ans de séparation de réunir l’Allemagne de l’ouest et celle de l’est sous la même bannière.
Hélène Carrère d’Encausse, avec beaucoup de prémonition, avait prévu dans son livre « l’empire éclaté », la réapparition de toutes les nations fondues plus ou moins malgré elles dans l’Union Soviétique. Il y eut également l’éclatement de la Yougoslavie après la mort de Tito. Il y a un caractère commun à toutes ces nations qui s’appelle la souveraineté. Dans les démocraties, cette souveraineté, qui ne peut se partager, est exercée par le peuple lui-même.
Un peu comme la paix qui se définit par l’absence de guerre, il n’existe sur le plan international qu’une seule réalité et ce sont les nations. Personne n’est capable de définir ce que pourrait bien être une « inter-nation », mais c’est sur ce socle incertain qu’on a voulu bâtir l’Union Européenne. De Gaulle, qui était un des rares hommes politiques désirant voir émerger une véritable Europe ne s’y est pas trompé. Il prônait une « Europe des Nations » dans laquelle chacune d’entre elles chercherait les moyens de coopérer avec d’autres pour réaliser des projets qu’elle n’aurait pu envisager d’accomplir seule. Cette idée est aux antipodes de ce qu’est devenue l’Union Européenne.
Est-ce dû au cynisme dont font preuve d’une manière constante les dirigeants européens, en sachant que l’orientation qu’ils ont prise, qui leur a été fortement inspirée par l’oligarchie financière qui aimerait gouverner le monde, les conduira immanquablement à se trouver, tôt ou tard, en opposition avec les peuples des nations européennes lorsqu’ils s’apercevront qu’ils ont été bernés, ou bien est-ce dû tout simplement à leur incompétence ?
Je laisse aux historiens le soin de trancher cette épineuse question.
Toujours est-il qu’après soixante ans de dénigrement systématique du concept d’ « Etat-nation », l’accusant d’être un vecteur de haine et de guerre, « le canard est toujours vivant » Et il l’est même de plus en plus, car nous voyons éclore d’une manière spontanée ce que les hiérarques européens appellent avec mépris « des mouvements populistes »
Car vouloir faire croire aux peuples qu’ils sont souverains alors même qu’on leur retire tous les moyens d’exercer cette souveraineté, à commencer par les référendums, est un plan auquel Machiavel lui-même n’aurait rien trouvé à redire.
L’action menée en vue de faire disparaître les nations n’ayant pas donné les résultats escomptés, il convient maintenant, et c’est dans la logique des choses, de s’en prendre au pouvoir jugé exorbitant de la « multitude ». Tout ce qui se faisait avant « au nom du peuple » doit maintenant se faire conformément aux traités européens, seules institutions qui se voudraient légales. C’est ainsi que Jean- Claude Juncker, président de la Commission Européenne, rappelait la primauté des traités sur la démocratie ou que Wolfgang Schauble répliquait à Yanis Varoufakis « qu’on ne pouvait pas changer les règles après chaque élection »
Voici donc posées les bases de la nouvelle Union Européenne dans laquelle chacun peut reconnaître le fort tropisme allemand hérité du Saint Empire. Pas de nations mais des régions plus faciles à « surveiller », sans frontiéres économiques précises et ayant vocation à commercer librement avec le monde entier. Cela implique un nouveau périmètre beaucoup plus restreint mais également beaucoup plus « intégré ». Cette nouvelle « euro zone » serait une union politique avec un budget commun, effectuerait des transferts financiers d’un pays à l’autre, aurait un parlement et surtout un ministre des finances qui régnerait sans partage.
Un tel ensemble se réduirait à l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Slovaquie. La présence de la France, même si elle semble souhaitable à certains d’entre-eux, surtout pour faire contrepoids à la puissance allemande, ne semble pas indispensable, voire contre-productive en raison de notre attachement viscéral à certaines valeurs.
Alors les peuples, même s’ils sont parfois longs à comprendre –surtout lorsqu’on leur dissimule les choses- finissent toujours par réaliser qu’on a voulu les berner. On peut critiquer la démocratie « le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres, selon Churchill » celle-ci finit toujours par reprendre la main, non sans excès quelquefois…
N’ayant pas d’avenir dans un tel projet, notre pays, et c’est conforme à sa tradition, se doit de proposer autre chose et revenir aux réalités géopolitiques. Le continent européen, qui devrait être le véritable périmètre de l’Union Européenne, doit, pour assurer son développement économique, posséder l’ensemble des ressources nécessaires à son autonomie, seul garant de son indépendance. Ceci ne peut se faire qu’avec le concours de la Russie, mais les intérêts que nous avons en commun avec elle, ainsi que nos passés respectifs, devraient faciliter les choses.
Or, le temps presse et surtout il joue contre nous en raison de la poursuite souterraine des négociations sur le traité euro-atlantique. Ce traité ne sera pas conclu entre les nations européennes après l’avis des peuples qui les constituent mais directement entre l’UE et les Etats-Unis. De telles pratiques, totalement incompatibles avec le respect de la démocratie, ne peuvent devenir une règle de fonctionnement. Or, cette méthode dite « du souterrain » est malheureusement de plus en plus utilisée. Les grandes orientations qui débouchent souvent sur des évolutions profondes de nos vies ne sont même pas portées à notre connaissance, ce qui empêche toute critique et nous place devant « le fait accompli ».
C’est ainsi que nous apprenons, par hasard, que des tribunaux arbitraux privés, financés par les entreprises multinationales, vont être créés pour arbitrer les conflits qui pourraient naître de l’interprétation des règles de concurrence entre les Etats et les entreprises exportatrices.
Est-ce réellement ce que veulent les peuples européens ? Sont-ils informés qu’ils vont être dépouillés de toute leur souveraineté en la matière ?
L’existence même de nos agriculteurs, de plus en plus critique en raison de la mondialisation des marchés agricoles, ne risque-t-elle pas d’être irrémédiablement compromise par l’entrée en vigueur de cette future zone de libre-échange euro atlantique ?
Chacun peut aujourd’hui constater les ravages déjà présents dans notre économie. Avons-nous encore besoin d’en voir davantage pour forger notre conviction ?
Alors, pendant qu’il est encore temps, prenons le large et quittons cet ensemble mal bâti en reprenant la souveraineté dont notre peuple n’aurait jamais dû se laisser déposséder.
Jean Goychman
Bravo Mr Collard je suis d accord avec vous il faut quitter cette Europe qui nous mènent a la ruine et maintenant le couple Merkland veux nous imposer les migrants qui viennent de partout et a cette cadence dans 5 ans en Afrique il resteras que le daech !! Batte vous contre cette caste de politiques qui ne comprennent rien ! Vive Fn Vive Collard