LES CINQ CENTS
Et si derrière le parrainage des maires de France pour la candidature à l’élection présidentielle, il y avait des parrains qui pratiquent l’intimidation, la menace, le chantage, pour que les signatures soient données aux uns et pas aux autres? En un mot, pour que les vieux partis, qui se partagent le pouvoir depuis des lustres, avec leurs combines faciles, comme l’hélitreuillage électoral de Duflot, ne soient pas importunés par l’irruption de la démocratie spontanée dans l’élection?
C’est un système de terreur qui est braqué sur les maires de France. Il faut cinq cents signatures pour qu’une candidate qui est crédité de 20 % des suffrages puisse se présenter. Les signataires, dont les noms seront connus, peuvent subir des représailles politiques de toutes natures et de ce fait hésiter, craindre, ne pas signer!
Il y a, bien sûr, des femmes et des hommes courageux, qui ne se laisseront pas impressionner, qui, même sans partager les idées, donneront leur signature, par respect pour le libre accès au concours démocratique. Mais d’autres, moins courageux, où tout simplement tenus politiquement, refuseront. C’est une entrave à l’expression du suffrage universel.
Ce système a été mis en place pour empêcher les candidatures fantaisistes. Qui oserait dire que la candidature de Marine le Pen, de Christine Boutin, de Dupont- Aignan, de Philippe Poutou, ou du représentant du CPNT, serait fantaisiste?
On pourrait, peut-être, le dire des «écolos dingos», mais eux, qui représentaient aux dernières présidentielles 1,57%, n’ont aucune difficulté pour obtenir les signatures!
Cette exigence est un verrou. Le seul moyen, pour dégager les signataires de toutes pressions, est l’anonymat. Parce que, de toutes parts, des maires honnêtes, qui souhaitent seulement que le débat démocratique ait lieu, racontent les tyrannies qu’ils subissent au jour le jour. La liberté d’engagement passe par le respect de l’anonymat. Dès l’instant où la voix d’un citoyen compte dans le fonctionnement de la démocratie, on doit le protéger des pressions, des intimidations, sinon on truque l’élection. Par la mainmise sur les signatures, on kidnappe un candidat qui menace, on l’efface du combat! On voit dans quel état est notre irréprochable démocratie, derrière le parrainage, les parrains!