ON N'A PAS DE SOLUTION MAIS ON A DES CHIFFRES
Plus le paquebot de croisière France, modèle social toute l’année, chaudière à l’euro, baptisé au champagne démagogique et aux emprunts, s’avance vers les récifs, plus la classe politique jongle sur le pont avec des chiffres pour abuser la galerie et épater le cercle des économistes apparus, sans trop se soucier concrètement, du sort des passagers de deuxième et troisième classe. Hollande sur France 2 était humain comme une machine à calculer parlante qui aurait ingurgité un programme à régurgiter sur la nappe d’un Juppé taché, touché, mais tout aussi démagogique dans l’élucubration mathématique assénée.
De Gaulle, qui avait un budget équilibré, n’assommait pas son pays avec des comptes d’apothicaire, des courbes, des courbettes, des chiffrages abscons faits pour nous prendre pour des cons!
On imagine les journalistes d’un camp, de l’autre, affairés à retenir le chiffrage ennemi, l’équation équarrisseuse, la statistique fatale, et le politicien obligé, pour paraître crédible, de répondre à coups de- poing sur le P.I.B., tout en sachant que ces élucubrations concernent un monde dépassé, mathématiquement mort!
On est dans l’irréel des chiffres, la mathématique de l’esbroufe. Hollande, Sarko, Bayrou, Mélenchon (on n’ose plus évoquer Éva Jolly), s’assomment et assomment à coups de dogmatique économique dont la seule finalité est de tondre un peu plus le contribuable déjà chauve. Le maintien du vieux système est à ce prix.
Pendant ce temps, les combines entre amis continuent: on protège des circonscriptions pour Bayrou et Villepin, pour Duflot; on empêche Marine Le Pen d’être candidate, et l’Allemagne, par chancelière interposée, choisit le futur président de la République franco-allemande; on maudit, mieux vaut tard que jamais, les voraces banquiers, comme si c’était leur faute si nous avons accepté d’assumer 17OO milliards de dettes et 5O milliards d’intérêts à payer par an; on enfume l’électeur dans le pseudo savoir économique où il perdrait son latin s’il l’avait encore.
Qu’ai-je à faire d’économistes qui, depuis 1975, acceptent des budgets toujours en déficit? Qu’ai-je à faire des donneurs de leçons en finances publiques, aujourd’hui pédants, même s’ils pédalent tous dans la choucroute germanique, alors qu’ils ont laissé faire?
Ils portent tous la responsabilité de la situation actuelle. Tous! Car ils ont tous gouverné en tremblotant sur le gouvernail de la lâcheté politique.
Nos comptes sociaux sont délabrés, dans un rouge vif, comme l’écharpe de Mélenchon, le rouge coquet cachemire. Nos hôpitaux publics ploient sous le poids des R.T.T. On débourse 1050 milliards d’euros pour la dépense publique; elle absorbe 56 % de la dette du pays! On subit 20 milliards d’euros de fraude sociale; on finance des syndicats qui ne représentent que leur bedaine; on offre des châteaux à la C.G.T. On dénombre 5 millions de chômeurs et 8 millions de pauvres qui se réchauffent en dansant sur les musiques d’un Noah enchanté par sa dette fiscale impayée de cinq cent quatre-vingts mille euros! Ce sont là les amis exemplaires des tenants de l’ordre moral médiatique, qu’aucun chroniqueur n’égratigne, qu’aucun vengeur en ondes ne cloue au pilori de l’audimat momentané.
À quoi bon continuer de soigner le malade avec la médecine morbide qui le tue à petit feu? À quoi bon s’acharner à pratiquer les soins intensifs sur un euro qu’on transfuse avec le sang d’un peupleexsangue et décérébré par une mondialisation et une immigration incontrôlées? On le sait, on le tait. On va banquer pendant des décennies pour que la plus grande escroquerie monétaire des siècles n’avoue pas son forfait. C’est le modèle issu de l’après-guerre qu’il faut réformer!
Ce «sont les chefs d’État qui n’ont pas forcement établi le bon diagnostic sur les raisons profondes de cette crise.», assène l’agence de notation qui nous dégrade.
Tout est dit. Quoiqu’on fasse, dans le carcan actuel, même si l’on pend tous les banquiers à la lanterne, même si l’on supprime tous les bonus, même si l’on bombarde tous les paradis fiscaux, même si l’on hollandise, sarkosize, bayroutise la France, fera-t-on pour autant disparaître les déficits et repartir la croissance?
Redonnera-t-on l’envie de vivre à un peuple qui s’est débarrassé de la taille et de la gabelle pour se courber sous le joug de l’euro, des impôts, de la mondialisation, du chômage, de la désindustrialisation, de la perméabilité des frontières, de la décivilisation, de la dictature insupportable de la pensée unique, d’un système d’entente politique jugulateur, en croyant au coup baguette magique?
On est dans un autre monde, une autre mer où souffle la tempête, les cartes ne sont plus bonnes. Si l’on ne veut pas embrasser le récif du baiser de la mort, il faut passer par-dessus bord à coup de bulletin de vote dans le cul, tous ces naufrageurs.