Questions à ne pas poser

Agrippa Menenius Lanatus était un patricien romain. En l’an 494 avant notre ère, il est envoyé sur le mont Aventin, ou la plèbe s’était réfugiée après s’être révoltée contre le gouvernement romain.
Cette insurrection trouvait sa cause dans un endettement insupportable qui rendait extrêmement difficile la vie du « petit peuple » romain.
Agrippa Menenius avait pour mission de réconcilier les plébéiens avec les patriciens. Il le fit en s’inspirant d’un texte de Tite Live : « L’estomac et les pieds »
Il mettait ainsi en évidence l’interdépendance des différentes couches sociales dans la société, et arrivait à la conclusion que :
« Aucune société humaine ne peut éternellement donner sans recevoir ni recevoir sans donner ».
Où en sommes-nous quelques vingt-cinq siècles après ?
Un parallèle peut être fait dans notre société humaine. Nous avons d’un côté une minorité de gens, enfants chéris d’un système qui les gâte de plus en plus et dont l’augmentation des patrimoines représente l’essentiel de la croissance, et de l’autre une immense majorité de gens qui voient leurs ressources diminuer et leur endettement augmenter. Ce phénomène tend à se généraliser sur toute la planète et on voit éclore un peu partout des mouvements à caractères insurrectionnels. Nos grands penseurs qui ont tendance à s’ériger en « faiseurs d’opinions » devraient y réfléchir. Tous ces troubles sont aujourd’hui interprétés comme étant des mouvements de rébellion populaires face à des dictateurs qui oppriment les citoyens en s’enrichissant par la corruption. Une telle présentation, reprise unanimement par le monde médiatique « politiquement correct » est cependant fallacieuse.
Comment ne pas voir dans ces éruptions sporadiques la traduction d’un malaise beaucoup plus profond, engendré par un manque d’espoir de plus en plus visible ? Qui peut encore croire que cette mondialisation de l’économie, qui nous est présentée comme inéluctable, est porteuse pour le plus grand nombre d’innombrables bienfaits ?
On nous parle « ad nauséam » d’indices, de pourcentages, de croissance, de chiffres d’affaires, de compétitivité, comme si l’avenir de l’Univers dépendait de ces seuls paramètres. Cela fait penser aux combats de gladiateurs ou la survie de l’un se gagnait par la mort de l’autre. On nous répète à satiété qu’il faut que nous soyons compétitifs si nous voulons survivre. Nous allons donc tous nous entretuer économiquement. Pourquoi et dans quels buts ? D’autant plus que c’est une course sans fin dans laquelle le gagnant d’un jour devient le perdant du lendemain. Ne sommes-nous plus capables d’imaginer un autre système dans lequel chaque nation pourrait se développer en paix sans condamner les autres ni même limiter leur souveraineté ?
Une question se pose alors, mais il parait qu’il n’est pas convenable de la formuler : avons-nous les moyens d’assurer l’existence de tous en fournissant à chacun un emploi rémunéré qui lui procurera les ressources nécessaires ?
Depuis 1950 dans notre pays, la productivité par heure de travail en euro constant est passée d’environ 1 euro à plus de 40 euros en 2005. Ce qui revient à dire qu’il faut aujourd’hui environ 40 fois moins de main d’œuvre pour produire la même chose qu’en 1950. La productivité française est l’une des meilleures du monde, mais cela ne semble pas suffire.
Cette course à la productivité s’est imposée comme moyen de valorisation des emplois existants en démultipliant en quelque sorte leur capacité de production. Un terrassier pouvait creuser environ (dépendant de la nature du sol) 3 m3 par jour alors qu’une pelle hydraulique fait le même travail en quelques minutes. Un phénomène analogue s’est produit dans l’agriculture ou les emplois d’ouvriers ont fondu comme « neige au soleil »
Cette mutation industrielle s’est faite essentiellement dans une période où le nombre de chômeurs était très faible, tous secteurs d’activités confondus. Elle a, au départ, eu un effet plutôt bénéfique sur le nombre d’emplois créés en raison du développement des entreprises qui produisaient les machines. La construction navale civile a connu également une période faste avec les débuts de la mondialisation économique, qui exigeait, pour acheminer les produits finis sur leur lieu de vente, des capacités sans cesse accrues.
Mais après cette période transitoire, les problèmes d’emploi ont fait leur apparition.
Dans notre pays, la première alerte est venue au début des années 70. La réponse des pouvoirs publics a été purement sociale en indemnisant le chômage. Les chômeurs percevaient durant un certain temps une compensation qui leur permettait de survivre avant de retrouver un emploi. On maintenait ainsi un volant de population d’environ 500.000 personnes sans emploi, mais les capacités financières des acteurs économiques le permettaient. On avait créé ainsi une sorte de réservoir qui agissait comme un bassin de régulation qu’on trouve dans les retenues de certains fleuves.
Les véritables problèmes sont arrivés ensuite. On a, dans un premier temps, trouvé une explication « conjoncturelle » alors que le problème devenait « structurel », Ce fut le « premier choc pétrolier » de 1973, suivi des autres à intervalles plus ou moins réguliers. Ces explications faisaient illusion au début, mais leur pouvoir de conviction a rapidement décru.
Ensuite, est venu le règne de la « technocratie ». Nous devions changer notre « fusil d’épaule » et ne plus nous battre pour conserver nos emplois industriels. Nous entrions alors dans ce concept flou de l’ère « post-industrielle », qui devait voir éclore de partout des emplois de service ; Le commerce international, les métiers de la finance, les services en tout genre devaient remplacer avantageusement les emplois perdus sur les chaînes de montage ou sur les chantiers de construction. On a vu les résultats*.
Devant cet échec patent, nos technocrates préférés ont eu l’ « idée du siècle ».
L’ensemble du pays fournissait une certaine quantité d’heures de travail annuelles. Elle était représentative d’un produit « homme-heures » qui était estimé constant (ou enseigné comme tel à l’ENA). Il suffisait donc de diminuer les heures de travail pour augmenter le nombre d’individus employés. C’est aussi simple que cela. Un véritable « Œuf de Colomb »
On est donc passé des 40 heures hebdomadaires (souvent un peu plus) à 39 heures puis à 35 au début du 21ème siècle.
Par pure charité chrétienne, nous ne tirerons pas sur cette ambulance des 35 heures, dont on devrait plutôt rire, si ce sujet n’était d’une telle gravité.
D’autres également ont, s’inspirant de cette même idée, utilisé l’artifice des pré-retraites. On transférait ainsi vers les caisses de retraites des charges salariales qui auraient dû rester dans l’entreprise si elles avaient conservées leur « seniors ». Socialement, l’affaire était plutôt bien ressentie, du moins dans un premier temps. Sur le plan économique, les entreprises ne remplaçaient pas toujours ces départs, mais l’indice du chômage n’augmentait pas, à la grande satisfaction des dirigeants politiques.
La suite est connue. L’activité industrielle est en chute libre, accélérée uniformément par le maintien de notre pays dans une zone de monnaie unique. Sans être la cause première, ce maintien dans l’euro constitue un facteur amplifiant, et on redécouvre un peu tard la vertu des emplois industriels pour tenter de retarder les effets d’un chômage devenu endémique.
Nos théoriciens du « partage du travail » ont été remplacés par les « apôtres du néo-libéralisme » qui voient dans l’Etat la cause de tous nos maux. Ils n’ont probablement pas raison, mais cela renforce leur cause. L’Etat, en dépensant trop, nous mène à la catastrophe financière par un endettement insupportable. Il faut donc réduire de toute urgence le rôle de l’Etat et en particulier celui de la redistribution. Ben voyons !
Une autre question à ne pas poser émerge alors :
Que fait-on des gens qui verront leur retraite se rétrécir comme une peau de chagrin ? Leurs droits acquis se trouvant déjà amputés par des carrières de plus en plus en « pointillés », alternant les périodes d’emploi et de chômage, se verront encore diminués et jusqu’où ?
Faut-il envisager sérieusement des limitations de la durée de vie pour que les plus démunis ne soient pas à la charge des autres ? Bien sûr que, posée comme cela, la question est épouvantable. Est-ce une raison pour ne pas la poser ?
Et après les retraités, viendra le tour des plus jeunes. On constate déjà, dans certains cas, l’impossibilité matérielle d’obtenir l’indépendance financière, en raison de la précarité de certains salaires. Alors, que dire pour ceux qui n’ont pas ou plus d’emploi ? Les images des files interminables de gens, la gamelle à la main, qui attendaient de revoir leur « soupe populaire » quotidienne, après la crise de 1929, devraient hanter nos esprits.
La solution de ce problème que personne ne veut voir ne réside ni dans le collectivisme, ni dans le capitalisme financier. Ne nous y trompons pas, c’est tout notre modèle économique qui doit être remis en question.
Et il est évident que c’est l’être humain qui doit en être à la fois le centre et le pivot.
Faute de quoi nous nous retrouverons dans une société humaine ou ceux qui ont ne donneront plus et ceux qui n’ont pas ne recevront plus.
Gilbert Collard et Jean Goychman
*Ce partage économique de la Planète était directement inspiré par les travaux de la Commission Trilatérale. Elle prônait un partage des activités en trois domaines. Le tertiaire, essentiellement le commerce, la finance et les services concernait les pays développés de l’Occident et le Japon. Les pays émergents deviendraient les ateliers du monde et les pays pauvres fourniraient les matières premières.
En 1974 l´état accaparait 40% de la richesse…..Maintenant 57%
En 1974 le code du travail avait 1000 pages et pesait 500 gr….Maintenant il fait 3000 pages et pèse 1,5 kg.
Et après on nous raconte que la France est devenue ultra libérale. FAUX ARCHI FAUX!!!!!!! La France est devenue ULTRA SOCIALISTE.
J´ai fait un rêve, les syndicalistes sont devenus patrons……Parceque à les écouter ce sont des génies de la finance, des créateurs, inventeurs sans limites, des infatigables travailleurs et surtout ce sont de braves gens, généreux qui accepteraient de tout partager, tout donner…I HAVE A DREAM!!!!!!!
Excellente analyse de notre situation.
Tous mes encouragements pour cette campagne électorale à Saint Gilles.
Les Saint Gillois devraient être fières d’avoir un candidat qui a autant de lucidité politique avec comme vecteurs directeur : pour les Saint Gillois, par les Saint Gillois et avec les Saint Gillois.
Cordialement,
Mr Collard,
La coupe u monde de foot approche et comme Marine Le Pen face à Apathie vous aurez droit à la question suivante. Pensez vous qu´il y a trop de noirs en équipe de France????. Voici la meilleure répnse possible pour troubler l´inquisiteur: La composition de l´équipe de France ne reflète pas la diversité de la France. Il n´y a pas d´asiatiques (jaunes), pas de kanaks, pas de polynésiens, trop peu de maghébins, de bretons, de basques, de catalans, de moins en moins d´italiens et de polonais….
Et j´ai oublié de mentionner que cette équipe de France de foot n´aucun malgache, 0 mélanésien, 0 réunionais, 0 sud américains. Quelle honte!!!!!!!!!!!!
Les générations sacrifiées dont l’âge est inférieur à 50 ans aujourd’hui a permis à leurs parents de bénéficier de retraite confortable (cela dépend bien évidemment du secteur d’activité dans la/lesquelles entreprise(s)ils travaillaient). Ces retraités se voient contributeurs de participer à la gestion et à la survie des membres de leur famille.
Cependant, il est consternant de voir que notre société moderne marche sur la tête. Nos politiques nous confirment leurs petitesses d’une gestion sans lendemain (par incompétence, par paresse, par peur des lobbys qui ont payés leurs campagnes) où malheureusement la France rejoindra le club très très fermé des pays sous-développés. Nos représentants politiques, comment dire, participent activement à nous amener vers ce dédale du sous-développement. Le but étant de diminuer le prix de la main-d’œuvre afin d’engraisser outrancièrement nos porcs de la finance (Goldman Sachs, JP Morgan, Les familles Lazard, Rothschild, Rockefeller et consorts).
Dans ce même registre, la fortune abyssale (la 1ère grande et occulte, la très grande fortune mondiale est assurément celle des Rothschild dont les banques fleurissent dans tous les paradis fiscaux mais ce sujet ne sera jamais traité par nos media caudataires à la botte du PS, une main sur la braguette, l’autre sur la bouche afin de se taire). Les Rothschild ont su tirer profit grâce aux guerres, aux événements tendus, à l’incitation de faire passer des lois favorisant la domination bancaire (1973, le SME, la FED, BCE (traité d’Amsterdam, de Lisbonne…), Wall Street, la City londonienne, l’acquisition voire même la spoliation des matières premières, le chantage aux politiques… tout est bon pour se faire de l’argent sur le dos du peuple.
Les banquiers tondent, tour à tour, la laine des moutons que nous sommes. Après la tonte ce mouton part à l’abattoir pour y être dévoré par des carnassiers en manque.
Monsieur COLLARD, si j’ai bien tout lu ,on s’aperçois que notre FRANCE part à vau l’eau, et ce tout à fait d’accord avec vous, cependant quelle est ou quelles sont les solutions?
A qui dois-je accorder ma confiance? La politique est-ce un métier ou un sacerdoce ?
Homme et femme qui faites de la politique jusqu’ou va votre éthique, votre sincérité, votre honnêteté.
j’ai connu de vrais patriotes (mon père entre autre) avec une ligne de conduite exemplaire et un sens profond du partage,avec priorité nationale.pas assez de lignes pour vous réciter son parcours (guerre 39/40 Camp d’ otages de COMPIEGNE et enfin camp de concentration MAUTHAUSEN. Quand il parlait politique il savait de quoi .Pas comme beaucoup énarques qui se prennes pour des élites (élites pétochards).