Vol au dessus du nid d’un grand fou
Selon Alain Juppé, Kadhafiaurait « perdu toute légitimé »!
Il serait temps de s’en apercevoir. Le campeur qui a planté sa tente en plein Paris est prié de décamper. Quelle légitimité ce tyran burlesque avait-il quand le chef de l’État a accepté qu’on transforme la Capitale en cirque Pinder pour la seule gloire d’un pitre criminel? À tout clown, il faut, de blanc vêtu et de farine entartée, un monsieur Loyal, avec son chapeau tronconique, qui donne la réplique. Cette image résistera à toutes les frappes aériennes. Les États-Unis avaient refusé d’héberger le chapiteau du clown. Que n’avons-nous fait de même? Aujourd’hui, des morts après, au moment où Benghazi est sur le point de tomber, le Conseil de sécurité autorise «toutes les mesures nécessaires»; l’Allemagne, la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil se sont abstenus… Caution morale indispensable, antidote à toute accusation d’impérialisme, des pays arabes entrent dans le jeu.
À dire vrai, les choses se sont accélérées à compter du moment où les États –Unis, sentant l’heure finale, se sont engagés. Et la France, en première ligne, marche au pas, comme d’habitude,en petit soldat des troupes obéissantes. Dans tout cela, il n’y a aucune vision des lendemains.
Qu’on me comprenne bien, qu’on empêche Kadhafi, ce fou , nomade de ses délires, d’assassiner son peuple, c’est bien, mais que ne l’a-t-on fait à temps? L’interdiction du survol, que je sache, n’avait pas empêché le massacre de Srebrenica. Espérons qu’on arrive à temps et que l’on n’est pas en train de réécrire un scénario à l’irakienne. Il y aurait une petite leçon à tirer de ce drame: jusqu’alors la France, l’irréprochable France intérieure qui donne des leçons de morale républicaine, n’a jamais eu le réflexe démocratique, mais le réflexe cynique, à preuve, les amitiés horribles et les inimitiés rétrospectives avec tous les tyrans délirant sous la tente, sous les pyramides, sous les vestiges de l’ancien parti socialiste nestourien, Kadhafi, Moubarak, Ben Ali et compagnie…
Un dernier mot, n’y voyez pas malice, pendant que nos avions survolent le ciel Libyen,
on dénombre sous le ciel de France... 480 bandes qui s’affrontent