Jean-Richard Sulzer – Déjà 80 ans : trois femmes entraient au gouvernement de la France

Le 3 Mai 1936, le Front populaire remportait la majorité absolue des sièges la Chambre des députés. Ce scrutin annonçait l’abaissement de la France. Mais là n’est point la question, à l’heure où les chiennes de garde font assaut de féminisme et de féminité.
Le seul événement marquant s’inscrit ici dans la liste de son gouvernement que Léon Blum vient de présenter à Albert Lebrun le 4 juin 1936 à 18h15. On y trouve en effet trois femmes; alors que ces dernières ne sont ni éligibles ni même électrices. Le Chef de l’Etat est stupéfait; mais le Président du conseil qui était membre du Conseil d’Etat, avait remarqué une faille dans la Constitution: Il n’est pas nécessaire de disposer de ses droits civiques pour devenir ministre. Il est à noter que cette lacune n’est pas encore comblée à ce jour.
Entrent donc au gouvernement de la France: Irène Joliot-Curie (Recherche), Suzanne Lacore (Enfance) et Cécile Brunschwicg (Education nationale).
Cette expérience durera un an jusqu’à la chute de Léon Blum le 22 juin 1937. Et elle restera sans lendemain jusqu’à la nomination d’Andrée Viénot le 24 juin 1946. Mais il est vrai que dans l’intervalle l’Assemblée d’Alger avait reconnu le droit de vote aux femmes, qui ont des élues depuis le 29 avril 1945.
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Le plus étonnant donc est que nos citoyens puissent s’esbaudir devant la présence aux affaires de Simone Veil, de Rachida Dati ou de Rama Yade .
Notons au passage que le premier ministre français de couleur, député- maire de Gorée, Blaise Diagne, est entré dans le gouvernement Clémenceau en 1917.
Enfin, pour terminer avec les ministres dites visibles, précisons que Madame Nafissa
Sid-Cara, députée d’Alger, a été ministre du général de Gaulle de 1959 à 1962.
Qu’on cesse donc une bonne fois pour toute d’exhiber des « ministres gadgets », garants d’une prétendue mixité et derniers avatars du communautarisme.
Jean Richard SULZER
Professeur agrégé des Facultés