Jean Goychman – Immigration : passées les bornes, il n’y a plus de limites…
La France a toujours été une terre d’immigration. Beaucoup de raisons sont à l’origine de ce phénomène. La position géographique de notre pays, sorte de carrefour du sud-ouest de l’Europe en est une, mais elle n’est pas la seule. Sa situation à l’ouest du continent européen, dernier rivage avant le nouveau monde, y a également contribué. Enfin, une tradition, relativement récente à l’échelle de l’histoire humaine, mais souvent prise en référence, permet de justifier le nom de « terre d’asile » employé par ceux qui veulent accréditer l’idée que nous avons vocation à accueillir tous ceux qui veulent venir.
Il est vrai que, basée sur un héritage judéo-chrétien qui engage l’individu à la charité vers son prochain, l’attitude de la France vis-à-vis d’une immigration pacifique de personnes persécutées ou déshéritées a toujours été plutôt bienveillante. Cependant, ce n’est que vers 1850 que la France fait appel à l’immigration pour des besoins démographiques. Alors que la population en Europe a quasiment triplé, celle de la France n’augmente plus. Certains historiens y voient la conséquence des guerres napoléoniennes. Peut-être. En tous cas, notre pays manque de bras pour son agriculture comme pour son industrie en plein développement.
Les pays voisins et proches seront naturellement les principaux fournisseurs de main d’œuvre, et ces mouvements de population continueront jusqu’au début du 20ème siècle.
Cependant, c’est entre 1920 et 1930 que l’immigration sera la plus forte, notamment en provenance des pays de l’Est de l’Europe. Apparaît également durant cette période une immigration « politique » venant de Russie, d’Arménie, d’Italie puis d’Espagne en 1936. C’est en 1932 que les premières lois visant à protéger les travailleurs français feront leur apparition. Il faut noter que le parlement issu du Front Populaire en 1936 s’accommodera fort bien de ces dispositions puisqu’elles ne seront pas modifiées.
Il est donc difficile de trouver une vocation de notre pays à être et demeurer une terre d’accueil qui serait une sorte de « terre promise » accessible à toutes les populations frappées par le malheur, qu’il soit d’origine économique ou politique. On peut simplement constater que, chaque fois que nos intérêts économiques rendaient possible une immigration économique, notre pays a toujours mis un point d’honneur à accueillir les populations concernées le mieux possible afin de ne pas ajouter de malheur au malheur. Il n’est pas extravagant de remarquer que l’immense majorité des immigrants qui sont venus sur notre sol partageaient avec nous une même culture et une même foi chrétienne, bien que le caractère laïque de notre république n’ait pas permis de le prendre en compte.
La situation que nous connaissons actuellement est très différente de celle du début du siècle dernier. La circulation de l’information se fait au niveau mondial et un véritable « commerce » de l’immigration est en train de se développer au détriment des pays qui semblent à la fois les plus riches et les plus accessibles. On peut comprendre que ceux qui voient le mode de vie occidental, tel qu’il apparaît au travers des images de séries américaines, où le bleu des piscines privées des villas hollywoodiennes le dispute aux couleurs éclatantes des voitures de sport et des beautés platinées qui vont avec créent un sentiment d’envie pour ceux qui vivent la pauvreté au quotidien. Seulement voilà : ils sont des milliards à rêver de cette vie « paradisiaque ».
De cette simple constatation naissent deux approches radicalement différentes : ceux qui voudraient venir pour profiter de cette manne, ou de ce qu’ils croient comme étant une réalité, mais qui n’est qu’un mythe destiné à faire grimper un quelconque audimat et ceux qui considèrent que cette vie est contraire à la lecture de ce qui est pour eux le « livre sacré ».
Bien sûr, vous me rétorquerez que je pousse un peu loin la caricature. Il n’empêche que les candidats au départ sont infiniment plus nombreux et que ce nombre dépasse de très loin notre capacité à les accueillir. Cette capacité est propre à chaque nation et c’est à elle -et à elle seule- de la définir. Cela ne peut se faire qu’en prenant en compte l’environnement économique, politique et démographique, tout en estimant le seuil de tolérance que peut avoir la population du pays. Pour des raisons de « politiquement correct », la plupart des Etats, ne désirant pas limiter par un nombre prédéfini généralement appelé « quota » ont choisi de mettre des conditions pré-requises afin de filtrer en fonction de leurs besoins et d’étaler dans le temps cette arrivée de population nouvelle.
Il apparaît clairement que la situation de notre pays n’offre pas un contexte favorable à une immigration importante, quelle que soit son origine. Nos offres d’emploi se raréfient et notre démographie, contrairement à certains pays voisins comme l’Allemagne, est en nette augmentation. Depuis plusieurs décennies, un certain nombre de partis de gauche ont cru que cette immigration, à terme, leur serait électoralement favorable. C’était probablement vrai pour la seconde moitié du 20ème siècle dans les banlieues des grandes villes. C’est beaucoup moins évident aujourd’hui.
Nos dirigeants politiques en place apparaissent comme étant très favorables à une immigration sans limite dans notre pays. Voyant que certaines populations commençaient à rechigner, ce qui n’est jamais bon pour ceux qui sont au pouvoir à l’approche d’élections, ils ont engagé une « campagne d’opinion » destinée à la fois à nous culpabiliser et nous « attendrir » en diffusant d’une façon universelle des images du corps d’un enfant noyé. Le procédé est très efficace et peu importe que cette image soit obtenue grâce à un montage habilement réalisé et qu’on découvre ensuite que c’est probablement le propre père de l’enfant qui était le passeur, la puissance de cette photo était telle qu’elle a suffi à retourner une partie de l’opinion publique.
Je ne sais quel peut être le degré de « concertation » avec les dirigeants allemands, mais l’annonce d’Angela Merckel disant que l’Allemagne était prête, pour sa part, à accueillir cette année 800.000 réfugiés (remarquons au passage que le terme « réfugié » s’est substitué à celui de « migrant ») en lien avec cette campagne d’opinion a permis à François Hollande, qui visiblement ne voulait pas être en reste, de dire à son tour que la France allait accueillir un contingent supplémentaire.
La tendance actuelle est de nous faire croire que nous sommes obligés, en raison du « droit d’asile » tel qu’il est prévu dans les accords internationaux, nous ne pouvons pas nous soustraire à cette obligation. Avez-vous remarqué qu’on ne nous parle plus que de réfugiés syriens, irakiens ou afghans ? Or, peut-on réellement accorder foi dans la parole ou dans les documents présentés par nombre de ces réfugiés, alors même que l’Administration de ces pays à pratiquement disparu en raison des convulsions politiques qu’ont subi ces pays ?
Il est à craindre que beaucoup de ces « réfugiés » aient tenté de bénéficier de l’ « effet d’aubaine » créé par les campagnes d’opinions et les déclarations intempestives. Les pouvoirs publics des pays de l’Union Européenne semblent aujourd’hui incapables d’endiguer ce flot qu’ils ont eux-mêmes suscité et qui commence à prendre l’allure d’un « tsunami » pour reprendre un mot à la mode. Même Jean Claude Juncker s’est cru obligé d’y aller de son couplet moralisateur, lors de sa déclaration sur l’ « état de l’Union » , pâle imitation de celle faite annuellement par le Président des Etats-Unis et destinée à égarer les peuples sur la nature « pseudo-fédérale » de l’Union Européenne. Mais qu’on ne s’y méprenne pas, la méthode des quotas qu’on voudrait nous imposer est encore une pierre qu’on veut apporter, à l’insu des peuples et contre leur volonté, à la construction d’un Etat fédéral.
Les premiers effets dévastateurs produits par de tels comportements n’ont guère tardé à se faire sentir et c’est dans l’urgence que les premières frontières ont été fermées, portant ainsi un sérieux coup aux accords de Schengen. L’afflux est tel que même l’Allemagne, qui s’était pourtant faite le chantre de cette immigration débridée, a préféré déclarer forfait et appeler à l’aide, au nom de la solidarité entre Etats, pour que chaque pays prenne une part de son fardeau. Pourtant, tout cela était parfaitement prévisible. Personnellement, je ne me désolerai pas de la fin de Schengen et du retour aux frontières nationales, seul moyen efficace pour tenter de redresser une situation qui semble déjà fort compromise. Mais cela ne suffira pas.
Il faut à tout prix limiter les bénéficiaires du droit d’asile aux seules populations prévues par les textes et la seule façon efficace est de ne pas les laisser venir jusqu’à nos frontières car nous nous enfermerions dans un dilemme humanitaire. Invoquer, comme le fait l’Allemagne aujourd’hui, la solidarité entre les Etats membres de l’UE, aura pour conséquence de nous mettre dans un piège diabolique. L’Allemagne, en la personne de sa chancelière, a décidé unilatéralement qu’il était de son intérêt de faire venir sur son sol un nombre de réfugiés très supérieur à ceux qu’elle peut accueillir. On peut se demander si ce n’était pas le résultat d’un calcul destiné à nous mettre « devant le fait accompli » et par là même nous contraindre à faire ce qu’elle souhaitait ?
Car nous nous trouvons dans une situation invraisemblable. Les pays les plus touchés par ces afflux migratoires sont naturellement ceux dont les frontières sont également celles de l’Union Européenne. Rétablir les frontières des pays telles qu’elles étaient avant Schengen revient à créer des points d’accumulations insupportables dans les pays limitrophes sans avoir de moyen pour les résorber. Ce ne sont pas les réunions entre ministres décidées dans l’urgence d’une situation devenant ingérable qui vont permettre de régler dans le long terme ce qui devient un problème majeur dont les conséquences sont quasiment impossibles à entrevoir.
L’Union Européenne apparaît de plus en plus divisée et il est probable que ces divisions vont encore s’accentuer à la lumière de ces évènements.
Jean Goychman
L’ Allemagne qui veut rester la première puissance économique d’Europe, peut absorber les 800000 migrants, puisque depuis longtemps c’est le souhait de la chancelière. Car il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas vraiment de SMIC en Allemagne si ce n’est qu’un salaire minima autour de 4.50 € et que c’est l’occasion pour eux d’avoir une main d’œuvre bon marché pour les travaux « subalternes » tels que certains postes de l’agriculture ou du bâtiment. Alors qu’en France avec nos 5 millions de chômeurs et nos lois du travail intransigeantes conjugués à un Smic relativement élevé pour certains travaux , ces migrants à 90 % n’ont aucune chance de trouver un travail si ce n’est qu’en se substituant à un travailleur Français, ce qui revient au même.
N’importe quelle famille non sélectionnée sur des critères d’assimilation culturelle ou d’intégration professionnelle coûte beaucoup plus cher au pays d’accueil, qu’elle n’apporte de profit à son économie. Avec des clandestins musulmans, l’assimilation est impossible : la Charia l’interdit, l’Omma leur suffit. Croire que ces musulmans « régularisés » vont payer les retraites des européens, est de la folie douce ! Ils les égorgeraient plutôt !