Jean, Jean-Paul, et nous.

À chacun ses saints, pour Mélenchon c’est saint Jaurès; certes un martyr, puisqu’assassiné par Raoul Vilain ; pour Hollande qui tire le diable des sondages par la queue, son saint, en cette période de purgatoire, c’est aussi Jaurès.
Pas le même, à chacun son Jaurès, celui de Mélenchon l’enfiévré rétroactif du Front populaire de barbe à grand-papa, est un Jaurès de combat ; celui de Hollande, l’oncle Picsou des impôts, un Jaurès de réforme. À choisir des Saints, sans rien enlever à Jaurès qui fut un grand cœur débordant de phrases, je préfère les vrais, les authentiques, les papistes. Désolé de vous décevoir, gens de gauche de la laïque obstinée, mais avec du laïc on ne fait pas des saints, comme avec du plastique, on ne fait pas du Lalique.
Vendredi dernier, vers 19 heures, dans l’église des Sablons à Aigues-Mortes, on célébrait le huitième centenaire de la naissance de saint- Louis, en présence du duc d’Anjou, et, République oblige, de votre serviteur, le député.
Belle et pieuse cérémonie qui rappelle à tout le monde qui fout le camp, que la France est indéracinable de son histoire, qu’elle sera la plus forte, malgré tout, parce qu’elle a derrière elle le moteur à réaction de plus de quinze siècles d’histoire taillés dans la pierre des monuments, des villes, des villages, des livres, des hommes, des légendes, des vérités, des mensonges, de la guerre et de la paix, des défaites et des victoires. Ces siècles pétris de la pâte du pire et du meilleur se dressent comme les remparts d’Aigues-Mortes.
Dimanche, place Saint-Pierre à Rome, Jean XXIII et Jean-Paul II entrent dans la constellation des saints de l’Église. Notre pauvre monde de brutes, d’abrutis et de barbares, a bien besoin de saints pour le moral des troupes du troupeau humain. Jean XXIII, le bon pape, tout rond, qui l’air de rien a révolutionné l’église avec les enseignements du concile Vatican II, et l’a fait entrer dans les commencements de la modernité sans pouvoir aller jusqu’au bout. Il fut le pape qui a réparé l’injustice faite aux juifs, désormais et depuis lui considérés comme des « frères aînés » dans la foi, et non plus comme les responsables de la mort de Jésus. Jean-Paul II va diffuser cette parole renouvelée aux quatre coins du monde, globe-trotter de la crosse, terrassant la faucille et le marteau, et répétant « N’ayez pas peur ! » Même Valls, la matraque et le sifflet, s’est déplacé pour représenter la France dans ce moment miraculeux où le cardinal Etchegaray l’a baptisé « monsieur le président… ». Si un jour on veut canoniser le cardinal basque, on a déjà un miracle de la transsubstantiation d’un premier ministre en président, si la chose, sait-on jamais, se produit : les desseins de la providence nous réservent parfois le pire !
Gilbert Collard
Belle leçon d’histoire qui rappelle certaines vérités comme les racines chrétiennes de notre beau pays, n’en déplaise à certains. Autre fait, un peu plus de 3 millions de pélerins à Rome et aucun incident, il faut le rappeller et le faire savoir haut et fort.
Je vous conseille de lire le livre « une autre histoire de la laïcité » de Jean-François Chemain. L´auteur est un sacré personnage, il a abandonné une carrière de grand patron de multinationale pour enseigner l´histoire dans un lycée difficile. Pour expliquer les croisades aux jeunes musulmans . Il leur dit ceci:
« C’est comme si les Américains occupaient La Mecque et interdisaient aux musulmans de s’y rendre : vous feriez quoi ?
-Ben on irait de force !
– C’est exactement ce qu’ont fait les chrétiens ! ça vous choque ?
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